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Forum : Le Mépris

Sujet : Une oeuvre capitale


De Sartorius, le 16 juillet 2003 à 18:55
Note du film : 6/6

Le Mépris est au départ un film de commande. C'est sans doute le film le plus accessible de Jean-Luc Godard et qui possède une importance capitale dans l'histoire du cinéma. Une oeuvre à la fois simple et compliquée, très riche et d'une insondable beauté par ses couleurs (du rouge, du blanc, du jaune, du bleu), son format en scope si unique et si cher au cinéma qui lui donne toute sa dimension, ses longs plans séquences avec ces mouvements de caméra à la fois gracieux, subtils et précis rythmés par l'envoûtante et pénétrante musique de Georges Delerue. Il faut plusieurs projections pour en déceler toute les richesses et toutes les finesses. Il est si difficile de parler d'un si beau et si grand film !

Sur le très peu de films de Godard édités en DVD Zone 2 (collection "Les films de ma vie"), je suis outré et scandalisé que la France soit incapable de fournir le moindre bonus apte à lui rendre hommage et à mieux comprendre son oeuvre, alors qu'ils existent en Zone 1 et qu'il faille jusqu'à aller à l'étranger pour les trouver. Je souhaite que tous ses films soient édités et la plupart réédités en y faisant figurer au moins les bonus des éditions Zone 1.


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De Gaulhenrix, le 16 juillet 2003 à 19:56
Note du film : 5/6

Je me proposais d'évoquer ce film… Mais j'avoue que j'ai du mal à m'y mettre compte tenu qu'il ne s'agit pas d'écrire n'importe quoi à propos d'un tel chef-d'oeuvre. Je suis entièrement d'accord avec ce que vous écrivez à son sujet.


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De vincentp, le 12 mai 2006 à 21:21
Note du film : 4/6

Je révise mon point de vue (à la hausse), après une nouvelle vision du film. Il est extrêmement bien filmé (les cadrages sont remarquables, la photographie de couleurs jaunes, bleues, rouges est exemplaire). La forme du film est novatrice, très appliquée (tout paraît avoir été pensé jusque dans les moindres détails) et talentueuse. Le scénario est original et, replacé dans son contexte historique, complètement novateur, car mixtant un univers mythologique (l'Homère filmée par F Lang) avec un monde ordinaire (celui d'une dactylo et d'un scénariste).

C'est le regard très personnel d'un artiste qui se pose sur ces personnages. Un regard distancié et particulièrement intéressant, respectable, mais qui ne me convaint néanmoins pas complètement. Il s'agit-là simplement une affaire de goût personnelle : la qualité du film n'est pas en cause.


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De vincentp, le 12 mai 2006 à 21:21
Note du film : 4/6

On peut imaginer aujourd'hui que "Le mépris" fut novateur dans les années 60.

Il y est en effet question des aventures à l'eau de rose d'un couple (Piccoli/Bardot) ponctué de dialogues très terre à terre autour d'une baignoire ("je t'emmerde", "trou du cul",…), de gros plans sur les lunes de Brigitte Bardot, le tout ayant du faire sensation à sa sortie ! De la télé-réalité avant l'heure ?

Jean-Luc Godard se situe alors dans un schéma de rupture par rapport aux grands principes qui régissent le cinéma des années 50 (mise en scène de stars qui incarnent des héros sans peurs et sans reproches). Ce cinéma-là est en crise dans les années 60 (les studios US périclitent), et Godard enfonce le clou.

Il joint à la vie banale du couple déjà cité deux stars hollywoodiennes (Fritz Lang et Jack Palance) et montre leur banalité. Il montre aussi le caractère ordinaire de l'équipe de son propre film en les filmant au travail (développant la brillante idée de Orson Welles –la splendeur des Amberson- ), et en plaçant sur un pied d'égalité les techniciens et le producteur.

Autre belle idée du film : relier cette dimension banale de l'existence humaine à une dimension tragique et divine (celle de l'Odyssée d'Homère). Ce sont les hommes qui ont créé les dieux explique le réalisateur et non pas l'inverse. Les dieux sont donc à leur image et les récits mythologiques ne sont que des transpositions d'histoires ordinaires.

La mise en scène fait preuve d'originalité et de talent, c'est indéniable, quand elle casse le schéma narratif, et le rythme du film, pour introduire des séquences oniriques et des flash-backs. On peut ajouter aussi que la partie technique du film (cadrages, photographie) est de grande qualité.

Le problème de ce film est qu'on a un peu vite fait le tour de la question, niveau scénario et dialogues. Les scènes nues de Bardot et les dialogues crus n'impressionnent plus personne aujourd'hui. C'est devenu chose tellement courante !

Et Jack Palance, qui n'est pas un intello, semble se rendre compte au milieu du film qu'il est tombé dans un guet-apens et donne alors l'impression d'avoir envie de sortir sa panoplie de L'Homme des vallées perdues pour régler ses comptes à tout le casting, avec Godard en prime. Fritz Lang, en bon prince qui a connu des aventures personnelles plus tragiques, semble prendre les choses de façon plus distanciée, se satisfaisant semble-t-il de sa rencontre avec Brigitte Bardot. Et en plus on lui dit dans un film que M le maudit est un bon film ! Que pouvait-il espérer de mieux ?!

Au final, Le mépris me paraît être aujourd'hui, avec ses défauts et ses qualités, une curiosité (un OFNI) qui de la part du cinéphile mérite une attitude plus positive que celle indiquée par le titre du film !


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De gaulhenrix, le 4 juillet 2006 à 16:00
Note du film : 5/6

J'aime beaucoup cette séquence, qui, certes, est bien déconcertante, voire hilarante, en ce qui concerne le premier degré (Bardot, d'ailleurs, au bord du fou-rire, me semble-t-il, a du mal à garder son sérieux. Et pourtant j'y vois le plus bel hommage que l'on (Godard en l'occurrence) ait jamais rendu au corps de la femme : si le dialogue a été écrit (?!) pour choquer, la caméra donne à voir et caresse les formes féminines avec une grande sensualité et beaucoup d'admiration.


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De droudrou, le 19 juillet 2006 à 19:50
Note du film : 4/6

Je vais vous surprendre dans mes propos.

J'aime beaucoup "Le Mépris". C'est excellent.

A l'époque où je l'ai vu, il est bien certain que ce film était une révolution qui a beaucoup marqué, très certainement, le cinéma. Habitant la province et allant à une séance que je qualifierai de "grande audience", je me rappelle les commentaires nombreux du public et leur air d'autant scandalisé quand j'avais dit que c'était un film superbe. Je le maintiens. Il y a une ambiance, une situation face à ce couple absolument terrible.

Cà, c'est le côté sérieux, je dirai même très sérieux.

Maintenant, il faut savoir que j'ai un côté très farceur et que ce même film m'a permis d'exercer ce trait particulier de ma personnalité.

Ce que je me rappelle c'est le dialogue percutant de la première scène. Ecran bleu, blanc, rouge… Et l'image que l'on devine, la voix pleine de passion de Brigitte Bardot et la voix lassée de Michel Piccoli :

  • dis !
  • Hm ?
  • Tu aimes mes chevilles ?
  • Hein ?
  • Tu aimes mes chevilles ?
  • Hm !
  • Elles sont belles mes chevilles ?
  • Hein ? Hm !
  • Donc si tu aimes mes chevilles, c'est que tu m'aimes !
  • Hm !

Et ça qui remonte pour aboutir à ce que ce soit le public qui supplée au dialogue… "Tu aimes mon c… ? etc…"

Situation qui mettait déjà le public dans l'ambiance quand Michel Piccoli est en train de trôner avec le chapeau sur la tête…

Eh bien oui ! Mais je l'avoue : C'était extraordinaire ce voyage dans la Grêce avec ces statues aux yeux colorés, etc… tandis que ce couple se désagrège.

Et cette vision extatique sur les fesses de madame Bardot qui, à l'époque, ne parlait pas encore du massacre des bébés phoques.


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De PM Jarriq, le 19 juillet 2006 à 20:19
Note du film : 6/6

Pour moi, Le mépris a toujours été le film qui m'empêche de totalement détester l'oeuvre de Godard. Il y a quelque chose dans ce film, une magie, une atmosphère sensuelle saisie au vol, une nostalgie poignante, qui font qu'on y revient encore et encore.


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De RdT, le 20 juillet 2006 à 11:35
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Je ne peux qu'abonder dans votre sens, oui Le Mépris est une oeuvre géniale, ce n'est pas moi qui dirai le contraire. Quel cinéaste a filmé Bardot mieux que Godard dans cette adaptation de Moravia? Quel réalisateur a filmé Belmondo mieux que Godard dans Pierrot le fou ou A bout de souffle. Quel scénariste a mieux adapté Moravia que Godard dans Le Mépris?


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De droudrou, le 8 octobre 2006 à 16:06
Note du film : 4/6

Moi j'ajoute tout simplement que toute la suite du film ne tient nullement compte du niveau de ma remarque car c'est un très grand film. Mais il y a ce côté un peu provoc qui revient dans les images avec les yeux des statues qui sont colorés ou autres artifices de ce genre… Cela fait pas mal de temps que je dis : "je vais revoir le film !" – je vais donc le faire et nous en reparlerons différemment.

Quand nous en avons l'occasion, un peu d'humour ne fait de mal à personne.


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De go, le 11 août 2007 à 01:31

absolument d'accord! Devant de tel chef-d'oeuvre le silence est préférable au bavardage prétentieux et pédant, laissons agir la magique musique de Delerue qui nous aide si bien à sentir ce film.


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De Gaulhenrix, le 11 août 2007 à 18:17
Note du film : 5/6

Il faut dire un mot du générique (en attendant de développer une véritable analyse du film) , qui est bien déconcertant, voire hilarant, en ce qui concerne le premier degré (Bardot, d'ailleurs, au bord du fou-rire, me semble-t-il, a du mal à garder son sérieux).

Et pourtant j'y vois le plus bel hommage que l'on (Godard en l'occurrence) ait jamais rendu au corps de la femme : si le dialogue a été écrit (?!) pour choquer, les images baignent dans une lumière vaporeuse, et la caméra – notre regard – caresse les formes si féminines de l'actrice avec une grande sensualité et beaucoup d'admiration. Un véritable hymne à la beauté de la femme !


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De Steve Mcqueen, le 7 octobre 2007 à 09:18
Note du film : 1/6

Pourquoi un tel pensum continue t-il de jouir d'une telle réputation plus de quarante ans après sa réalisation ? Godard réalise en effet un film bavard, interminable et prétentieux. Tout d'abord c'est une pesante mise en abîme sur le thème "réflexion d'un cinéaste sur son oeuvre" : Godard filme en ouverture le caméraman en train de filmer l'actrice de son propre film… Un tel procédé est d'une lourdeur et d'une prétention sans appel. Mais il s'agit surtout d'une pesante réflexion surl'"incommunicabilité entre les êtres", ce qui nous vaut ces longs silences insupportables dans les dialogues, ces gestes d'une lenteur crispante censés êtres "signifiants", mais qui provoquent plutôt les baillements du spectateur… Le scénario soi-disant "épuré" est d'une banalité à pleurer, avec un dénouement d'un ridicule achevé. L'interprétation n'est pas en reste: Bardot, actrice au mieux médiocre, au pire catastrophique, est pathétique dans son jeu : en se voulant "naturelle" elle est au contraire extrêmement artificielle. Palance, en caricature de producteur, est risible. Enfin Fritz Lang se compromet gravement. Seul Picoli, honorable, tire son épingle du jeu.

Que dire d'autre ? Le scénario, la musique (grandiloquente) et les décors (hideux dans leur mauvais goût même pas assumé) transforment un banal adultère en une tragédie grotesque. Godard est un imposteur, certainement ce qui est arrivé de pire au cinéma français. Voulant se libérer des "contraintes" du scénario, il a livré des films atroces, filmés n'importe comment, joués n'importe comment, et bien sûr acclamés par les "cahiers du cinéma".

Si le cinéma français est si mal en point aujourd'hui, c'est sans doute à cause de lui : il suffit de regarder le nombre de films qui se passent entre la chambre à coucher et la cuisine, des films qui tentent de "sonder les sentiments profonds entre les êtres" , c'est à dire de filmer en plan fixe une dispute ou le mari se fait engueuler parceque les pâtes sont trop cuites …

Mais parler de Godard, même pour le restituer à sa place d'imposteur sans talent, de réalisateur maladroit et de piètre directeur d'acteurs, c'est en parler quand même, et donc lui faire une pub imméritée. Je m'arrête donc ici.


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De PM Jarriq, le 7 octobre 2007 à 09:53
Note du film : 6/6

Il serait un comble que je prenne ici la défense de Godard !

Mais Le mépris possède une magie, un charme, quelque chose d'indéfinissable, qui échappe à toute logique, à tout préjugé. Je suis d'accord avec tout ce que vous pensez de JLG, mais ça ne s'applique pas au Mépris.


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De Impétueux, le 7 octobre 2007 à 12:56
Note du film : 1/6

Je suis trop souvent en harmonie de pensée avec Pm Jarriq et Droudrou pour ne pas me désolidariser sur le sujet du Mépris, qui ne me paraît pas meilleur que tout le reste des Godard et me féliciter de la violente et roborative attaque portée par Steve Mcqueen, nouveau contributeur fort bien inspiré, à l'excellente verve polémique.

Je reconnais volontiers que Pm Jarriq et Droudrou ne se sont pas faits pour autant défenseurs du blafard Genevois (tout ce qui nous vient de là, à part la Croix Rouge, m'a toujours débecté, à dire le vrai, et je me demande comment le grand Albert Cohen a pu y vivre et en dire du bien) ; mais pour avoir regardé à nouveau, il y a peu, ce film jugé par eux singulier et exceptionnel dans la carrière de JLG, je me suis conforté dans mon aversion, ce qui n'a, en soi, aucune espèce d'importance…

Le seul Godard que je parviens à supporter c'est A bout de souffle, et sûrement pas pour la manière de filmer et de conter, artificielle, chichiteuse, ampoulée, mais pour le vrai talent d'alors de Belmondo et le frais minois de Jean Seberg

Mais il y a dans le monde et par ailleurs tant de bons films, de grands films à découvrir ou à revoir…on devrait oublier tout ce fatras…


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De BOB 55, le 7 octobre 2007 à 12:58

Le Mépris est en effet un film à mon avis très surestimé. Ce qui me gène le plus, c'est que dès que l'on émet la moindre critique sur Godard, on passe pour un inculte.


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De PM Jarriq, le 7 octobre 2007 à 13:04
Note du film : 6/6

Pas ici, en tout cas ! Vous pouvez critiquer Godard tant que vous voulez… Mais même les plus acharnés des "anti" reconnaissent du mérite à A bout de souffle, et du charme au Mépris.


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De droudrou, le 7 octobre 2007 à 13:47
Note du film : 4/6

Mon cher Impétueux : il y a bien longtemps que je n'ai regardé ce splendide générique du Le mépris dans des teintes tricolores (!) et cette vision sublime ô combien de la nudité de notre BB nationale… Mais, c'est vrai que le patriotisme de JLG serait presque de tous les plans jusques et y compris les statues… Le bleu, le blanc, le rouge… c'est… enfin… c'est… je n'en trouve plus mes mots ! Néanmoins, j'aime beaucoup ce film… surtout pour en avoir parodié la première partie !…

Ecoutez ! (à la manière de… mais il n'est plus président depuis quelques temps…) Vous prenez le dialogue d'une rare qualité de cette scène… Nulle part vous ne retrouvez un tel moment aussi exaltant avant cette parodie du Décaméron par René Goscinny dans je ne sais plus quel album d'Astérix quand, devant un parterre endiablé, Obélix déclame :"Ils sont fous ces Romains !"…


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De Arca1943, le 7 octobre 2007 à 15:24
Note du film : 1/6

« Ce qui me gène le plus, c'est que dès que l'on émet la moindre critique sur Godard, on passe pour un inculte. »

Oui, Bob55, vous avez bien compris le mécanisme. Il n'y a que les enfants pour dire que le roi est nu…

Si vous voulez vous défouler en lisant une belle descente en flammes de Godard par des gens qui ne sont vraiment, mais alors vraiment pas des incultes comme nous, lisez Fruttero et Lucentini, La Sauvegarde du sourire (suite de La Prédominance du crétin). Au programme : Prénom Carmen et Sauve qui peut (la vie). Ça dégage les sinus encore mieux que le Dristan !


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De monella, le 1er mai 2008 à 19:53
Note du film : 0/6

Diantre, me voilà prête à crier au navet et je vois que nombre de mes prédecesseurs sur ce forum pensent avoir un chef d'œuvre. Est-ce possible ? Je suis plutôt d'accord avec steeve mcqueen . J'ai, il y a quelques jours, pris le DVD a bras le corps, un peu a contre cœur mais que voulez vous toute cette histoire m'intriguait, et puis j'ai été élevée malgrès moi à coups de Moravia. Diantre, première pensée « que vient faire la Fritz Lang » !!! Ensuite , Brigitte Bardot est pire que la pire des actrices de série B (pour rester polie) et les gens de ma génération se demandent (a raison !!) comment a donc elle pu devenir Brigitte Bardot. On voit rarement aussi vulgaire. Et aussi daté. Quand à Godard lui-même, je crois que tout à été dit précédemment.

Voilà, d'un livre qui n'était déjà pas un chef d'œuvre il à fait UN NAVET.


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De Arca1943, le 1er mai 2008 à 20:07
Note du film : 1/6

« Et puis j'ai été élevée malgré moi à coups de Moravia. »

Ah, que voilà une excellente éducation ! Aussi, maintenant que vous avez vu Le Mépris, toutes les autres adaptations à l'écran du grand Alberto Moravia ne peuvent que vous sembler meilleures que ce film ! Vous êtes donc parée pour La Belle Romaine, L'Ennui, Gli indifferenti, La Ciociara, Le Conformiste… Mais voilà : seuls, les deux derniers sont en DVD pour l'instant. Vous êtes donc chaleureusement invitée à réparer cette injustice en votant sur la fiche respective des trois autres…


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De grosseschnell, le 1er mai 2008 à 21:12

Et c'est reparti pour un tour !… Il n'y a pas une seconde où l'on ne voit le pseudo d'ALAKAZAM sur ce forum… pour dire quoi ?… N'importe quoi dès l'instant où ça remplit des lignes !…

Auras-tu compris mon gars qu'il faut "faire sobre" et pas noyer le poisson tous les 5 minutes pour être crédible… Notre collègue Impétueux a pourtant bien expliqué les règles de ce forum… N'importe qui peut dire "j'aime" ou "je n'aime pas"… mais l'intérêt c'est d'expliquer les raisons d'un succès (ou non) d'un film, le jeu des acteurs, le scénario, la mise en scène évolutive, etc…

Pour en revenir à B. Bardot : on s'en fout de son amour des bêtes !… Quand elle a tourné pour le cinéma, elle ne s'intéressait pas encore à la SPA ! Quant à son talent d'actrice !… Attends, tu veux rire ?… le seul film où elle "vit" son personnage est "La vérité" de H.G. Clouzot… D'ailleurs il semblerait que ce réalisateur ait employé les grands moyens pour la faire réagir !…

Pour le reste (et personne ne peut comprendre s'il n'a pas vécu en direct le cinéma des années 55/60), la demoiselle Bardot apportait à nos yeux ébahis tout ce que le mâle révait secrétement… une gamine sauvageonne, aux cheveux ébouriffés et à la sexualité libérée… Tout cela très naturellement, sans grand calcul !

Avant : la plupart des actrices, au brushing impeccable, jouaient des rôles de maîtresses attitrées (Martine Carole, Danielle Darrieux, Michèle Morgan, etc..).

Tout ça pour dire que le cas "bardot" est à part… et son succès a été du surtout à sa "plastique"… Quant à Bardot chanteuse… ouais c'est amusant !… Elle a eu de la chance d'avoir eu des paroliers comme Gainsboug et un bon marketing pour la booster. Ne pas oublier que les clips TV de l'époque ont tout de même précédé la vente de ses disques… Des cuissardes, une Harley Davidson et une moue de bébé, ça aide pour la suite des évènements !

Non… ce n'était pas une actrice… Tout simplement un "phénomène" dans le sens étymologique du terme.


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De Arca1943, le 2 mai 2008 à 16:40
Note du film : 1/6

« La nature, il ne faut jamais trop l'aimer, car on finit par peu aimer l'Homme. »

  • Leonardo Sciascia, au sujet de l'écrivain philonazi Knut Hamsun, dont il était par ailleurs un lecteur assidu.

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De monella, le 2 mai 2008 à 19:57
Note du film : 0/6

je les conchie, les animaux. ce n'est pas que j'ai quelque chose contre eux mais j'ai remarqué que celles qui les défendaient avec hystéries devenaient vite aussi moche que notre BB nationale (cf la citation fort a propos d'Arca)

alors je me suis mise à marcher sur les pas de la SUBLIMISSIME claudia cardinale, qui fume plus de clopes qu'elle ne sauve de bébés phoques/manchots/oursins, et ça lui va à merveille.

Liberté, mon amour ! Amen.


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De Anamite, le 3 mai 2008 à 13:02

Je viens humblement donné mon avis sur ce film, et expliquer comment on peut passer du mépris à la considération. Je précise tout d'abord que je l'ai vu et revu dans le cadre d'un travail universitaire. Que je ne suis pas pour les réalisateurs qui se branlent la nouille, et que Godard, avant même d'avoir vu un de ces films, ma génération en avait forcément entendu parlé. La société nous imposant plus ou moins d'aprécier ses films sous peine d'être des ignorants imbéciles qui ne comprennent rien au cinéma. Bref, tout cela pour expliquer que je ne portais pas Godard dans mon coeur, et que je préférais ne pas avoir vu ses films, pour ne pas avoir à porter de jugement. Au premier visionnement j'ai comme certains:

  • pouffé lors du soit disant célébricime dialogue de début, que j'ai trouvé extrèmement daté,
  • je me demandais ce qu'ils avaient bien pu foutre avec l'éclairage changeant,j
  • je trouvais Brigitte très mauvaise (peut-on faire pire au niveau d'un jeu dans ce film qui selon les promesses induites par le réalisatuer, se devait d'être réaliste!!)
  • et ne supportait pas le retour incessant de cette musique

Bref je n'étais pas emballé et je me suis même endormi! Forcée de le revoir et de m'y intéressée, j'ai fini par l'apprécier.

Peut-être ai-je été influencée par les bonus qui expliquent la démarche de Godard, mais toutes les choses qui pouvaient me gêner ont fini par avoir un sens, une cohérence.

  • Le jeu affreux de Brigitte fini par servir son personnage, sur lequel on ne doit lire que peu d'émotions, et douter toujours de ce qu'elle ressent.
  • les effets techniques de couleurs trouvent un sens en étant au service de l'opposition des forces.
  • la musique est justifiée par le fait qu'elle marque les étapes importantes du couple, et surtout chaque dégradation et la tragédie de leur histoire.(ce qu'il n'enlève malheureusement pas l'agacement de cette répétition)
  • et l'analyse précise du film montre l'importance et la signification des dialogue.

Bref je ne vais pas refair une analyse, ni vous restitué les bonus…

C'était simplement pour démontrer que lorque l'on arrive à trouver du sens à cette réalisation, on peut éventuellement plus facilement l'apprécier. L'essentiel étant d'arriver a jongler entre plusieurs mode de lecture, celle de la fiction (l'histoire de Paul et Camille), celui d'un discour sur le cinéma, et celui d'un documentaire.

Pour conclure, je dirais que si l'on ne prend pas de plaisir à le regarder on peut au moins estimer qu'il est très construit et réfléchit, au services d'intentions pas si exentriques que ça!, rien n'est laissé au hasard. Et il mérite au moins à ce titre là, une reconnaissance (selon moi bien sur)


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De Amarcord, le 5 mai 2008 à 17:20

Il me semble qu'il faut sincèrement ne pas aimer le cinéma pour ne pas voir que ce film est, avant toute considération métaphysique superflue, une déclaration d'amour au cinéma. Il n'est pas autre chose que cela, et c'est la raison pour laquelle il restera à tout jamais l'une des choses les plus belles qui soient arrivées au septième art (qui, avec un tel chef-d'oeuvre, prend le rang de Premier).


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De Steve Mcqueen, le 24 avril 2010 à 15:53
Note du film : 1/6

LE PLUS BEAU FILM JAMAIS REALISE. UN CHEF D'OEUVRE EPURE A L'EXTREME, BEAU ET SENSUEL, MAGNIFIE PAR LA PRESTATION EBLOUISSANTE DE PICCOLI, L'INTENSITE DE PALANCE ET BIEN SUR LE JOLI PETIT CUL DE BARDOT.

ON M'EFFACE LA ?

PS : TEXTO DE PALANCE : "LE MEPRIS" ne serait qu'un navet mal dégrossi, écrit avec des moufles, réalisé avec les pieds et monté par un manchot.


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De Impétueux, le 28 décembre 2013 à 18:57
Note du film : 1/6

de ceux qui n'apprécient pas le cinéma de Jean-Luc Godard affectent pourtant une certaine inclination pour Le mépris jugé atypique et exempt des outrances ennuyeuses du Genevois le plus célèbre depuis Jean-Jacques Rousseau et tout aussi nuisible. Je me demande bien ce qu'on peut trouver dans ce film de différent des tics coutumiers de Godard, trop habituels pour être fortuits et rapidement insupportables.

Écrivant ceci, j'ai un remords presque sincère : comment trancher avec un si souverain mépris une œuvre abondante, prolifique, qui n'est plus, depuis longtemps, que confidentielle, mais qui a eu, un temps, du succès et du prestige et qui conduira les longs violons de la médiature à éditer de longs articles larmoyants lorsque le cinéaste cassera sa pipe ? (encore un effort, il ne vient d'avoir que 83 ans). Comment me prononcer alors que je ne connais de ce pervers emmerdeur qu'une demi-douzaine de films, vus à son époque de notoriété d'avant 68, et moins encore revus depuis lors ?

que, même si je puis être injuste, je ne peux pas ne pas remarquer dans tout ce que j'ai vu des constantes et obsessions : le son en prise directe qui fait que nombre de paroles s'envolent au vent, le jeu puéril sur les couleurs de base, rouge, bleu, jaune, dont on m'obligerait en m'expliquant le sens, la maladresse d'utiliser des mélodies – quelquefois fort belles – de façon si systématique et indéfiniment répétée que la phrase musicale, qui avait dès l'abord séduit devient vite emphatique, obsessionnelle, insupportable et même ridicule. Manie, aussi de faire énoncer des sentences, la plupart idiotes (Le cinéma substitue à notre regard un monde qui s'accorde à nos désirs) ou sorties de leur contexte, par les acteurs. Et d'aller chiper, ici et là, des idées de mise en scène pour faire de ses films une gigantesque entreprise de collage, summum et ultima ratio de la modernité.

Ainsi le générique parlé du Mépris dans quoi certains ont vu une innovation géniale, mais qui est une pauvrette imitation des flamboyances de Sacha Guitry ; ainsi l'irruption à tout bout de champ des physionomies des statues grecques, piquée chez Jean Cocteau. Cinéma d’esbroufe et cinéma totalitaire, qu'on est sommé d'apprécier au plus haut niveau ! Ce ton prétentieux a donné à ses thuriféraires l'impression de faire partie d'une secte d'élite, d'une camarilla aristocratique fonctionnant avec une absolue bonne conscience et jetant avec mépris tout ce qui ne faisait pas partie des élus du sérail.

Et Le mépris est comme tout le reste du fatras, enquiquinant, chichiteux, mal filmé (combien de plans qui commencent et finissent sans personnage ?), aussi bavard que creux, emplâtré de personnages sans consistance, comme le producteur Prokosch (Jack Palance), ou sans raison d'être, comme le malheureux Fritz Lang, qui a constamment l'air d'être bien étonné d'avoir signé un contrat pour figurer dans cette daube !

Si Michel Piccoli fait ce qu'il peut (mais il est encore loin de ses grands rôles avec Sautet), Brigitte Bardot est parfaitement artificielle. Pourquoi, d'ailleurs, lui jeter la pierre ? C'est le scénario, la linéarité du récit qui est absolument invraisemblable, cette histoire d'amour qui semble s'évaporer en un clin d’œil, au mépris de toute vraisemblance (ce qui n'est pas dramatique au cinéma) mais surtout de toute cohérence (ce qui l'est bien davantage). Tout cela est fait au mépris de la réalité et des spectateurs.

Seule qualité de ce film, qui m'empêche de lui décerner l'infamant 0, la beauté des fesses de la vedette, montrées suffisamment souvent pour qu'on en ait son content. Mais qu'apprends-je (sur Wikipédia) en ricanant ? Ce sont certains des producteurs du film qui ont menacé de ne pas lâcher leurs pépètes si le popotin de Mlle Bardot n'était pas suffisamment exhibé, de façon à équilibrer et justifier leur investissement qui ont exigé d'ajouter des scènes de nudité.

Voilà une bien jolie morale pour un film désastreux


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De vincentp, le 28 décembre 2013 à 21:41
Note du film : 4/6

Les avis portés sur les films de JL Godard sont sur ce forum (et ailleurs) très divers, objets de polémiques. Je ne prétends pas détenir une vérité absolue, mais commençant à être expérimenté, je peux détenir au moins une part de vérité.

J'ai apprécié sans plus Le mépris (qui m'a un peu ennuyé), fortement apprécié (malgré des défauts) Vivre sa vie, La chinoise, Masculin, féminin voire Je vous salue Marie. Ses bandes-annonces sont très bien faites, voire géniales. Malheureusement nombre de ses films sont complètement indigestes (Pierrot le fou, Passion, Week-end,…) et à mon avis frôlent le catastrophique. Manieur virtuose de caméra, mais cinéaste d'envergure, je dirais que non… Il a réalisé quelques très bons films dans les années soixante et soixante-dix (mais aucun "chef d'oeuvre") et cela s'arrête là.


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De Frydman Charles, le 16 mai 2015 à 15:43

En marge du film, c'est Brigitte Bardot harcelée par les paparazzis lors du tournage à Capri. Le documentaire "Paparazzis" (1963) relate ces problèmes liés au tournage. Au début des années 1960, les photographes étaient devenus très envahissant dans la vie de Brigitte Bardot !

Je me souviens d'une excursion port Grimaud au départ de Nice le 14 aout 1973 , c'était la date de l'anniversaire d'une amie. La guide porta l'accent sur Brigitte Bardot lorsque le bateau longea la côte au large de la Madrague. La vedette y avait fait construire un mur en 1965 afin de protéger sa vie privée. Au début des années soixante l'artiste avait en effet subit les assauts des paparazzis et des films ont porté à l'écran ces épisodes de sa vie : "vie privée" (1962), le documentaire "paparazzis" qui relate le tournage du film "le Mépris" (1963) alors qu'elle été harcelée par les paparazzis. Visite de Saint-Tropez ,puis un autocar Néoplan , d'une firme allemande, nous amène à Port Grimaud . Circuler et se garer dans la Venise provençale doit être une gageure. La guide s'entretient avec une touriste du groupe: " A propos des nouveaux cars de la société de tourisme : Néoplan comme un nouveau plan, Mais également comme Brigitte Bardot devant l'inaction des autorités qui avait décidé de se protéger par elle-même" . Menacée par l'OAS ,la police avait refuser de la protéger car "débordée " Elle s'était plainte des photographes . Nous allâmes à un restaurant sur la place du marché, les tables étaient numérotées et la mienne portait le numéro 122 .122 comme 122 , comme un clin d'œil à mots couverts aux explications du guide…sans 22…Après le repas , un petit rafiot nous attendais, "le Pacha", une touriste âgée s'en amusa…le Pacha, comme Jean Gabin en commissaire Luis Joss dans le film "le Pacha" en 1968. Un Pacha qui prendra certaines libertés avec la déontologie de la profession .Pacha comme un commandant de la marine , la marine de plaisance à port Grimaud…


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