Je me souviens avoir détesté en bloc ce film lorsque je l'ai vu pour la première fois. Etrangement et par la suite, ce film m'a toujours obsédé, travaillé et face à cette répulsion j'y ressentais comme un sentiment de fascination.

Selon moi le meilleur film de Zulawski, Possession est un film choc qui n'épargne personne, d'une très grande violence psychologique que vient renforcer les décors d'un Berlin Est glauque en décomposition et dont le mur est symboliquement filmé au générique.

On peut contester le jeu outrancier des acteurs où l'on peut voir une Adjani, à la beauté cruelle, sortant toutes ses tripes même jusqu'au vomissement comme dans la très violente et choquante scène du métro dont tout le monde se souvient. On assiste donc à toute une gallerie de personnages dont le mental semble pour le moins qu'on puisse dire visiblement atteint mais qui donne tout le ton à ce film difficile baigné par une lumière bleutée et servi par des mouvements de caméra (souvent caméra épaule) chaotiques.

C'est souvent de la laideur que surgit la beauté. Possession est-il un film fantasique, dramatique, politique ? il serait difficile de lui donner une étiquette car il est sans doute tout cela à la fois et de toutes façons peu importe, c'est une oeuvre unique au monde, impressionnante qui ne pouvait ne pas exister et dont la force, l'audace et la provocation ne forcent qu'admiration et respect.

Encore un grand merci Monsieur Zulawski et faites que votre oeuvre et chef-d'oeuvre qu'est Possession voit enfin le jour en DVD Zone 2 ainsi que vos autres films.

Quand un paroxysme s'étire en longueur, ce n'est plus un paroxysme. Je ne peux pas noter ce film, en toute honnêteté, car je suis sorti de la salle au bout d'une demi-heure, lassé de cette hystérie vite devenue monotone.

Difficile de se faire une opinion sur Possession… Moi aussi, j'ai détesté la première fois, surtout après le choc que fut L'important c'est d'aimer. Et puis, effectivement, on s'aperçoit que des images restent indélébiles (le métro, Heinz Bennent lardé de coups de couteau, sans réagir, la scène "hard" avec Adjani et… le calamar géant). Revu il y a quelques années, Possession reste insupportable, mais étrangement persistant. Mystère !