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Forum : Jarhead, la fin de l'innocence

Sujet : Avis


De PM Jarriq, le 26 février 2006 à 18:51
Note du film : 4/6

Drôle de film de guerre, qui prend le pari du non-spectacle, de l'absence de happening ou de catharsis, de la déception. Mais une déception qui fait se poser les bonnes questions : quand les marines écument de rage de ne pouvoir faire ce pourquoi l'armée les a formés, on partage leur frustration, on sympathise. Mais quel est exactement leur but suprême ? Tuer des officiers à distance, grâce à un fusil à lunette, leur faire exploser la tête et voir le "brouillard rose" créé par l'impact. Tout le film de Mendes tend à démontrer l'horreur de la guerre, sans jamais montrer celle-ci. La séquence des cadavres calcinés est inoubliable, tout comme la crise de folie de Gyllenhall à bout de nerfs. Et les soldats de 1989 voient et revoient Apocalypse now avec jubilation, comme une incitation au massacre. Parce qu'il respecte son parti-pris sans faiblir, Mendes prend le risque de la monotonie, et il est vrai qu'on tend à décrocher parfois, mais ça reste un film subtil et intelligent, une sorte de Full metal jacket sans fusillade. La guerre de Jarhead est réglée en quelques secondes par des bombes ultra-puissantes, et les marines surentraînés, ne servent finalement que de figuration pour faire joli sur CNN. Le constat est amer, l'épilogue sans grandeur (le malaise des marines fêtés en héros, même par un viet-vet). A noter la remarquable prestation de Jamie Foxx en sergent "dur mais juste", et l'apparition de Dennis Haysbert en colonel.


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De Gaulhenrix, le 27 mars 2007 à 01:13
Note du film : 4/6

Un bon film, en effet, comme le démontrent AlHog et PM Jarriq, qui a le mérite de surprendre alors que le film de guerre a donné, jusque-là, bien des chefs-d'œuvre.

"Toutes les guerres sont différentes. Toutes les guerres se ressemblent."

Cette constatation – en conclusion du film – faite par la voix off résume assez bien la réussite du film. On y retrouve la structure traditionnelle du film de guerre (préparation-entraînement / arrivée sur les lieux du conflit / combats contre l'ennemi / retour dans la mère patrie), et l'on se dit que l'on va revoir ce qui a été montré maintes fois depuis qu'existe le cinéma.

Sauf que la phase préparatoire innove grâce au talent de Jamie Foxx (le sergent-chef Sykes) et aux rapports qu'il entretient avec ses hommes, notamment avec le personnage principal, Swofford (l'excellent Jake Gyllenhaal), promu tireur d'élite.

Sauf que, installés dans le désert koweitien, les Marines attendent quelque six mois le déclenchement de la guerre à peaufiner un entraînement inutile, à apprendre les mauvaises nouvelles de l'infidélité des femmes , à essayer de se distraire, à devoir être filmés par les envoyés spéciaux de la télévision et à faire des réponses convenues à des questions incongrues, jusqu'à n'en plus pouvoir de devoir attendre, encore et toujours. Comme le rappelle AlHog, une sorte de Désert des Tartares – mais sans la dimension métaphysique.

Sauf que le déclenchement de La tempête du désert ne se passe pas comme les Marines l'espéraient. La guerre leur passe – au sens propre – par-dessus la tête, et ils n'ont à affronter que le spectacle insoutenable d'un convoi de civils en fuite calcinés, ou à subir une attaque erronée de leur propre aviation. Il n'est même pas certain qu'un coup de feu puisse être tiré. Et lorsque les puits de pétrole s'embrasent soudainement dans la nuit du désert, c'est une pluie de gouttelettes d'huile poisseuse qui les recouvre, leur brûle les yeux et les aveugle en une superbe métaphore de la nature de cette guerre.

Sauf que le retour au pays laisse le même sentiment de fausseté teinté d'inachevé, d'insatisfaction et de frustration. Si l'installation des troupes au Koweit commence par la vision d'Apocalypse now (séquence de l'attaque initiale des hélicoptères contre le village orchestrée par la musique de Wagner), le film se conclut par la rencontre dans un bus d'un ancien combattant du Vietnam venu féliciter les Marines pour le succès de l'opération Tempête du désert. L'enthousiasme du début (le film de Coppola est salué par des cris de joie et des vivats d'admiration) laisse place in fine à un désenchantement amer (le discours de l'ancien combattant sonne faux et le malaise, voire l'incompréhension, des Marines est palpable).

Comme dans American beauty, comme dans Les Sentiers de la perdition, Sam Mendès s'interroge sur le rôle social des apparences – cette fois à propos d' un conflit militaire – et, en contrepartie, sur le besoin profond de vérité et d'accord avec soi-même.


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De droudrou, le 16 avril 2007 à 08:20
Note du film : 4/6

Quant à l'avis général, il n'y a rien à ajouter.

Une scène que j'ai beaucoup aimée : l'approche du cheval imbibé de pétrole. Toute la dérision d'un monde qui nous attend au coin de la rue. Toute la merde, sauf votre respect, que l'Homme aura été capable d'apporter sur cette Terre qui, très riche, lui offrant des trésors inestimables, a été gaspillée…

Je n'ai pas encore regardé les scènes coupées : parfois elles recèlent des compléments intéressants qui peuvent faire évoluer l'approche du film.

Mais c'est très vrai qu'on est loin de l'épopée guerrière selon les critères habituels. Néanmoins, je me suis posé la question s'il fallait avoir ces toutes premières scènes d'entraînement puisqu'elles apparaissent aujourd'hui éternelles si on a lu "Le Cri de la Victoire" et qu'on a vu "Full metal jacket"


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De droudrou, le 27 avril 2007 à 14:11
Note du film : 4/6

J'ai donc regardé les scènes supprimées au montage.

2 séries nous sont proposées. Elles n'amènent pas une vision différente du film.


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