Enfin ! Non seulement McQueen est inattendu dans ce rôle de "rebelle sans cause" à la James Dean, mais il y a en plus la sublimissime Lee Remick, au sommet de sa beauté et de son talent. C'est la vraie héroïne de ce film sous-estimé. Du même Mulligan avec le même McQueen, il faudrait également sortir "Une certaine rencontre", un des plus jolis rôles de Natalie Wood.

Le film supporte étonnamment bien le poids des ans et s'avère aussi émouvant et désespéré que certains Kazan. Comme souvent, McQueen est bien trop âgé pour ce rôle de "rebelle sans cause" à la James Dean (il avait 34 ans !) et ça déséquilibre le film, comme dans "Nevada Smith" tourné l'année suivante. Il a tout de même des moments étonnants (sa peur en montant l'escalier menant chez la vieille). Lee Remick est magnifique en petite bonne femme courageuse et naïve. Le film va crescendo jusqu'à la dernière partie, assez choquante au cimetière.

Les paysages désolés, la solitude, la cruauté des petites gens, l'enfance bousillée, tous ces thèmes et images habitent ce film poignant, légèrement déséquilibré (on voit parfois trop McQueen et pas suffisamment Remick, vraie héroïne de l'histoire), mais toujours très fort. Du même réalisateur j'aimerais bien revoir "L'homme sauvage" et "Une certaine rencontre" avec Natalie Wood et encore McQueen.