Le réalisateur l'a suffisamment répété : son film ressemble à "Heat" de Michael Mann. Dans le mood, la composition de certains plans, le face à face de deux stars locales, la violence, le travail sur les seconds rôles, etc. Hélas, la volonté de réalisme fait que certaines séquences évoquent un "Julie Lescaut" à gros budget, le dialogue est trop littéraire, trop truffé de bons mots et le face à face est gâché par Depardieu, décidément insupportable. Lourd, l'oeil vague, la diction pâteuse, il déambule sans avoir l'air de savoir ce qu'il joue et simplifie à l'extrême un personnage qui aurait pu être passionnant. Auteuil a davantage de tenue et des seconds couteaux comme Eric Defosse ou Marchal lui-même sont excellents. Le parti-pris de laideur est également curieux : jamais Auteuil ou Depardieu n'auront été aussi mal filmés. Nez tordus, peau abîmée, teint blafard, maquillage plâtreux, ils n'ont guère l'aura de Pacino et De Niro !
"36" est un film estimable parce que de toute évidence sincère, mais l'univers décrit s'accorde mal au star system à la française et le produit fini est bâtard, inégal, mal défini. Mais bon, si on compare à "Nos amis les flics" ou "Six pack", évidemment…
Je partage assez globalement cet avis ; c'est là un film curieux, cousu de grosses ficelles, mal fagoté, avec des invraisemblances tellement outrancières qu'elles rappellent celles des romans-feuilletons du 19ème siècle. Mais en même temps, paradoxalement, il y a dans d'autres séquences, un réalisme parfait des situations ; ainsi l'attaque du fourgon bancaire du début, ainsi l'extrême violence de la plupart des protagonistes (je ne parle pas gratuitement, ou sur la foi d'impressions : il se trouve que, professionnellement j'approche continuellement le milieu policier, sans pour autant en faire partie).
Ce patchwork me semble la grande faiblesse du film : on a cousu artificiellement des séquences dont beaucoup sont inspirées de faits réels, de situations avérées, mais pour en faire une sorte de florilège, de "best-off" en les mettant toutes ensembles dans le shaker (merci L.J. !) ; quand il est souplement composé d'ingrédients qui s'accordent, le cocktail peut être une chose excellente ; mais ce n'est pas toujours le cas et la cohérence souffre de ces accordailles non réussies.36 quai des Orfèvres souffre d'être, à l'image de Gérard Depardieu, un film boursouflé, souvent grandiloquent ; cela étant, c'est spectaculaire et ça se laisse voir sans déplaisir.
Un vrai film français de flic et de voyous avec des "gueules" et des seconds rôles marquants. L'intensité retombe dans la dernière partie à la fin du "flash back" mais l'ensemble reste excellent GABIN/VENTURA/DEMON DUSSOLIER/DEPARDIEU/AUTEUIL même combat ? En tout cas même plaisir de spectateur !!!!
Je viens de revoir le film, tranquillement.
J'ai emprunté à notre ami Impétueux les lignes qui suivent. Elles sont le reflet exact de ce que je pense. Je ne vais pas en rajouter inutilement.
on a cousu artificiellement des séquences dont beaucoup sont inspirées de faits réels, de situations avérées, mais pour en faire une sorte de florilège, de "best-off" en les mettant toutes ensembles dans le shaker (merci L.J. !) ; quand il est souplement composé d'ingrédients qui s'accordent, le cocktail peut être une chose excellente ; mais ce n'est pas toujours le cas et la cohérence souffre de ces accordailles non réussies.
36 quai des Orfèvres souffre d'être, à l'image de Gérard Depardieu un film boursouflé, souvent grandiloquent ; cela étant, c'est spectaculaire et ça se laisse voir sans déplaisir.
Pardon, mais je n'ai pas trop aimé ce film, la bonne volonté des acteurs n'efface pas une réalisation très monotone et déprimante , surtout a cause de la musique omniprésente et extrêmement lourde .
Le tout est froid , glaçant , Depardieu parait bien fatigué , et je pense que le film vieillira très mal . Comme quoi rien ne dépassera jamais les films policier a l'ancienne L'assassin habite au 21 ou Le désordre et la nuit resteront gravés dans les mémoires cinéphile .
Pour celui là je craint qu'on ne l'oublie très vite .
Personne n'est de mon avis ?
Si, je pense la même chose. On n'avait plus vu de polar au cinéma depuis si longtemps, que le critique s'est jetée sur celui-là, comme la misère sur le monde. Mais c'est à peine meilleur qu'un Commissaire Moulin, et en effet, Depardieu est désastreux, pas crédible une demi seconde en flic, et encore moins en haut gradé.
Je trouve que les critiques sur ce film sont excessivements sévères… La première partie du film est absolument remarquable : réalisme ( les flics qui par vengeance éxécutent un simulacre d'exécution sur un coupable; le suicide brutal d'un suspect qui se défenestre), violence sèche qui évite le piège de la complaisance, séquences d'action impressionnantes (l'attaque du fourgon, la fusillade dantesque contre les braqueurs…)
Malheureusement Marchal change radicalement son approche dans la deuxième partie, à partir du moment où Auteuil est en prison. Il opte alors pour une vision "romantique" du flic, avec force ralentis, rebondissements invraisemblables et musique omniprésente…
C'est vrai que Depardieu ne fait pas grand-chose, mais son monolithisme colle à son personnage. Enfin Auteuil est excellent, tout en sobriété, tension et laconisme.
4/6
Quant à la seconde partie, larmoyante et invraisemblable, elle donne la pénible sensation d'un roman-feuilleton sans l'humour et la grandiloquence délicieuse qui fait tout le charme de Fantômas…
Puisque nous sommes à parler cinéma en évoquant "36 quai des orfèvres" et que, récemment, nous évoquions "Heat", je serai assez tenté de faire une comparaison entre les scènes spectaculaires des deux films et dire la qualité qui les caractérise en termes de réalisation. Ensuite, les choses évoluent.
Heat comparé au 36, même si ils semblent avoir tenu à faire à peu prés la même chose, l'affrontement Auteuil/ Depardieu est loin d'égaler De Niro/Pacino .
Tous ces bemols sont mérités, mais… Ce film a "quelque chose". Je trouve bien, au fond, qu'il n'ait pas peur de jouer la carte du mélodrame dans son affaire ; du coup, le côté "réaliste" s'en trouve peut-être affaibli, mais je ne me suis pas ennuyé. Le drame policier à la française reprend quand même du poil de la bête avec ce film, admettez-le, et la tronche d'Olivier Marchal s'ajoute au pool (puisque vous aimez tant les mots anglais) des "honnêtes artisans" capables de faire un film de flics plus qu'acceptable. La référence à Heat est plutôt un handicap, par contre. « Chut ! », m'sieur Marchal. Pensez-le, mais ne le dites pas !
Page générée en 0.0032 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter