…ce n'est pas un film musical !

Comme chantait Konrad Lorenz, l'important, c'est l'imprinting. Or le sort a voulu que j'entende MM. Vander, Blasquiz et co. pour la première fois quand j'ai eu un colocataire qui était resté accroché sur Khontarkosz et l'écoutait à longueur de journée à plein volume ! Je me sentais comme Trelkovsky face à Fresson dans Le Locataire…

Il m'a fallu des années avant de surmonter ce pénible souvenir. Cela dit, avec le recul, je veux bien sauver 1001 centigrades et, surtout, le très beau et poétique Tristan et Iseult (bande sonore d'un film que je n'ai jamais vu). Par contre, Mekanik Destruktiw Kommandoh, malgré son finale indélébile, est en partie gâché par l'insupportable voix de tête de M. Vander.

J'ai réussi à surmonter ma phobie et tu me demandes si j'ai peur? Eh bien, du batteur non, mais du chanteur oui !

En passant, il me semble bien avoir aperçu Magma dans un film de Jean Yanne, mais je ne me souviens plus si c'est Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ou Moi y'en a vouloir des sous.

Le meilleur, ou un des meilleurs, sans aucun doute. Et même sur l'insupportable Khontarkosz ! Mais le compositeur n'est pas à la hauteur de l'exécutant, hélas. Si j'aime en particulier « Tristan et Iseult », c'est que son style si personnel, tout en restant inimitable, y est plus retenu. Un peu comme son compétiteur Bill Bruford – qui comme lui est devenu un jazzman plutôt qu'un rocker – avec Vander ce n'est pas un concours de vitesse mais de précision et de musicalité. Et qu'il tape dur, ça alors ! BANG !!! BANG !!! L'autre truc aussi en ce qui a trait à Magma c'est que je suis plutôt imperméable, pour dire le moins, au trip pseudo-mystique…

En passant, Christian Vander est-il apparenté au compositeur de musique de film Maurice Vander ?

Bill Bruford est un sacré percussioniste, qui est graduellement passé du rock au jazz avec, pour ainsi dire, quelques rechutes. Il faut entendre au moins le premier Earthworks (1984) – qui est la première mouture de son band de jazz – et surtout le disque que je tiens pour son meilleur travail, Music for Piano and Drums (1983) en duo avec un Patrick Moraz méconnaissable («Eastern Sundays» est un morceau vraiment superbe). Et plus récemment, un excellent jam, If Summer Had Its Ghosts, aux côtés de Ralph Towner and Eddie Gomez. Avec ce dernier disque, on est désormais en plein jazz. J'écris ceci, en passant, parce que le Festival de jazz de Montréal bat à son nouveau son plein, mais je n'ai pas eu de billets pour Sonny Rollins ! Alors j'écoute mes vieux albums en rongeant mon frein…

Du côté des jams de Bruford à tendance plus classique, je recommande chaudement Go-Between par The Amsterdam Percussions (à ne pas confondre avec Les Percussions de Strasbourg, interprètes du «Persephassa» de Xenakis…). Mais attention : Bruford n'y est qu'un invité, qui percute (comme un dieu) seulement sur la longue pièce titre.

La ressemblance entre Vander et Bruford (et aussi Guy Evans de Van Der Graaf Generator) c'est qu'ils se servent nettement plus et mieux que d'autres batteurs rock – formation classique oblige – de la musicalité des différents tambours, alors que le rock a généralement une tendance insatiable et quelque peu monotone pour la caisse claire.

Leur neveu spirituel, ce serait le batteur de Tool («Lateralus»), mais je ne me rappelle plus de son nom…

Arca

Christian Vander n'est pas le fils de Maurice Vander, qui n'est que son beau-père.

pour les amoureux de MAGMA

                    http://gongyou.free.fr/Number%20one/Bonux.html

@+Gong ;)