L'ainé des Ferchaux n'est certes pas le chef-d'oeuvre de Melville mais il ne mérite pas d'être à ce point ignoré tant les qualités y sont nombreuses : la belle photo de Henri Decae,le scénario adapté de Simenon et surtout une belle confrontation entre Charles Vanel et Jean-Paul Belmondo, qui à l'époque était un remarquable acteur.
Ce serait d'ailleurs intéressant de voir à quel moment (quel film) Belmondo est devenu mauvais. Car il est vrai que l'acteur de "A bout de souffle", "Le doulos" et surtout "Classe tous risques" (encore inédit en DVD !!!) n'a rien, mais vraiment rien à voir avec le cabot fatigant apparu ensuite. "Le magnifique" a peut-être marqué la rupture, non ?
je vous recommande chaudement "le voleur" de Louis Malle,pour lequel j'ai posté un message sur ce site ou il est d'une très grande sobriété..
Il est devenu cabotin au début des années 70 et la rupture a eu lieu je pense après la "sirène du Missipi" de Truffaut ou il avait le role d'un personnage faible face à Deneuve.Le film fut un bide et Belmondo s'enferma dans des roles de plus en plus parodiques dès "Le casse".Lorsqu'il sortira de ce type d'emploi avec par exemple "Stavisky" de Resnais,ni la critique ni surtout le public ne le suivront dans ce choix?Idem pour Delon qui fut peu soutenu quand il osa tourner "Monsieur Klein" ou "Notre Histoire"…
S'il n'est pas de bon goût de se citer, je vois mal pourquoi, néanmoins, je paraphraserais ce que j'ai écrit, à propos de L'homme de Rio, sur la triste métamorphose d'un Belmondo, qui fut grand :
"Le terrible, de revoir ce film, ce chef d'oeuvre qui ne s'arrête pas une seule minute, qui a rythme, esprit, goût et sens du mouvement, c'est qu'on réalise ce que le cinéma a perdu, avec la mort de Françoise Dorléac et la disparition d'un Belmondo qui pouvait être le prêtre profond et serein de Léon Morin, l'alcoolique chatoyant et triste de Un singe en hiver, le Tintin formidable de "L'homme de Rio" (je n'aime pas trop Godard, donc je ne parle pas de ces rôles-là) et qui, avant de plonger dans la bouffonerie d'aujourd'hui a singulierement restreint son registre en jouant seulement de son physique et de son plaisir pour la performance (même si tout n'est pas à négliger dans cette partie-là de sa carrière…)".
Je vois que nous sommes nombreux à déplorer la dégringolade…
Je dirais : Docteur Popaul. Ce cabotinage éhonté m'insupporte. Mais ça ne veut pas dire que monsieur Belmondo n'aurait pas dû exploiter son goût pour la comédie : par exemple, les deux De Broca Le Magnifique et L'Incorrigible sont loin d'être déshonorants. Ce sont des comédies bien enlevées, pleines de fantaisie (et puis dans le second, il y a Geneviève Bujold, alors, hein…). Mais la triste transition se situe néanmoins quelque part par là. Ses derniers grands rôles dramatiques sont dans L'Héritier et Stavisky. Je me demande si l'échec commercial de ce dernier film n'a pas précipité sa chute dans le Bébel show.
Depardieu… Le cas est encore plus triste et plus précoce. A mon sens, le vrai Depardieu, celui des "Valseuses" est mort après "Danton" où il atteignait son sommet. Ensuite, il y a eu bien sûr dans la masse quelques réussites, mais ce qu'il est devenu est consternant (oreillette pour jouer, trois ou quatre films tournés simultanément), changements de poids absurdes : il est énorme dans "Monte Cristo" après 20 ans de cachot ou "Germinal" en affamé et maigre dans le premier "Astérix" ! C'est curieux, cette tendance apparemment française qu'ont les vedettes de lâcher prise aussi rapidement pour jouir du système avec, ce qu'il faut bien nommer un vrai mépris du public.
Ceci dit, pour revenir à Belmondo, je vais commettre un sacrilège, mais revoyez "Stavisky", il n'y est pas si bon que ça. Juste mieux canalisé que d'habitude.
pour Stavisky je me référais plus à l'ambition du film qu'à son interprétation qui y était ,il est vrai ,sans doute moins fine que dans Le voleur par exemple.
Pour en revenir à notre débat sur la carrière de Belmondo,on peut de toute façon voir que le temps a rétabli les choses: ses films des années 70-80 ont énormément vieilli.Aujourd'hui,on s'étonne des gros scores réalisés par le "marginal" ou "l'as des as" à leur sortie et j'ai l'impression également qu'ils ne font meme plus d'audimat à la télé,d'aillenrs on les voit de moins en moins…
Alors que ses collaborations avec Melville,Malle,Brook,Godard,De Broca ,Bolognini,Truffaut,Chabrol(du moins pour "A double tour"),Clement,De Sica,Rappeneau,Sautet,Lelouch(?)ou les premiers Verneuil n'ont rien perdu de leur éclat et nous font regretter l'évolution de sa carrière.Mais peut-etre est-ce du à une évolution du cinéma en général dans la seconde moitié des années 70,à un moment ou la télé prend le pouvoir,le marketing commence à prendre l'ascendant ,le publis commence à devenir de moins en moins éxigeant et de plus en plus adolescent,les cinématographies nationales faiblissent,etc..
PS: dans son récent livre d'entretiens "Vivant",Depardieu regrette lui aussi l'évolution Belmondo'"qui avait du talent mais s'est laissé tenter par la facilité "!!! Alors qu'à l'étranger,un Dirk Bogarde a commencé par les oeuvrettes commerciales avant de montrer son immense talent de comédien dans les grands films d'auteur que nous connaissons…
Eh non, je n'ai pas vu Providence ! Je répète que j'ai zappé Resnais pendant trente ans, et que mes efforts pour m'y intéresser (Smoking/No smoking, etc.) ont été vains.
Peut-on, doit-on commettre ce sacrilège envers un cinéaste adulé par la critique savante ? Je prends le risque….cela étant, nous en étions au solide Aîné des Ferchaux…
Oui, je partage votre sentiment sur Le magnifique et L'incorrigible et c'est ce que je voulais exprimer en indiquant que " tout n'était pas à négliger dans cette partie là de sa carrière" ; doté comme il l'était de tous les talents, il n'était pas anormal que Belmondo en exploitât toutes les facettes… Mais la récurrence des situations, la pétrification d'un côté bondissant – séduisant jusqu'à la quarantaine, un peu grotesque ensuite -, le goût de la facilité ont tué ce grand acteur…
J'ai souvent le même effroi en voyant la carrière de Depardieu; que cette nature violente, sensible, faite pour le cinéma soit tombée dans l'abjection des Anges gardiens et d'Obélix m'attriste….
Lorsque, jadis, certains grands acteurs acceptaient des rôles indignes, on pouvait penser que c'était pour des motifs terriblement alimentaires… Mais aujourd'hui ? Le mépris que doivent avoir des Belmondo ou des Depardieu pour le cinéma – industrie, certes, mais art, aussi – va bien avec le goût de notre époque pour la dérision …
Ce n'est pas moi qui ai célébré Stavisky mais successivement Verdun et Arca….
Resnais a commencé à m'emmerder dès L'année dernière à Marienbad (que je suis assez âgé pour avoir vu dès sa sortie), m'a accablé dans Muriel, a disparu de mon paysage pendant trente ans, et m'exaspère depuis 1993 avec les chichitteries niaises de Smoking / No Smoking et de On connaît la chanson.
Nous saluons là un très beau film,traité avec finesse, justesse, profondeur, réalisme, gravité, originalité, intrigue…
La aussi ont attend toujours l' edition DVD.
Effectivement. Seule le remake (en téléfilm) a été réédité en double DVD. Je vote!
En lisant les commentaires de Sept morts sur ordonnance et notamment ceux de Arca1943, je me dis aussi que Charles Vanel porte sur son visage impassible tout ce qu'on peut attendre de négatif d'un individu (je parle des rôles)…L'étrangler me semble difficile, tant il perçoit avec une longueur d'avance vos réactions !… Et du coup, je repense à L'Ainé des Ferchaux… Belle confrontation avec Belmondo, prouvant que l'on trouve toujours son "Maître" et que la vie est un "éternel recommencement"… Là encore, difficile de se dire qu'il n'existe pas de DVD de ce film, unitairement parlant…
Et en plus, comme si ça ne suffisait pas, il y a Stefania Sandrelli, dans ce Melville ! Ah ben alors…
Si il faut donner une définition au cinéma de Jean-Pierre Melville, je n'hésiterai pas une seconde en le nommant «Lumière du silence ».
Il faut chercher dans toutes ses lenteurs un monde parallèle ou tout n'est qu'un mécanisme éxecutoire extrêmement carré reliant les hommes par le respect d'une procédure. La parole est rare mais le geste est précis, le vocabulaire est remplacé par une destinée implacable gérée par le mutisme, ce sont de grandes aventures en solitaire à vivre dans une amitié muette ou chacun par le parcours choisi est seul avec lui-même malgré l'offrande d'un groupe. Ce n'est qu'une lente descente vers la mort conquise tel un Viking l'épée à la main.
A mon avis toute l’œuvre de Melville n'est concentrique que d'un seul film: Le Samourai¨.
J'avoue que ma méfiance envers l'éditeur m'a empêché d'acheter le DVD : L'aîné des Ferchaux a été tourné en Scope, et je n'en vois nulle mention sur la jaquette, ni même sur l'existence d'un transfert 16/9. Qu'en est-il, Impétueux ? Je sais que le film n'a jamais fait partie des grandes réussites de Melville, aussi m'en passerai-je si la copie est médiocre.
A PM JArriq : j'avoue n'être pas très féru de ces questions- là (honte sur moi, je sais !) ne pas trop faire attention aux formats, si l'image est exempte de flous, de rayures, si les couleurs ne sont pas estompées. J'ai introduit le DVD dans mon lecteur sans manipulation quelconque ; il y avait deux bandes noires, en haut et en bas de l'écran, nullement gênantes ; si vous m'expliquez le moyen de vous renseigner utilement, je ferai bien volontiers un nouvel essai.
A Jipi : il est hors de question de contester à Melville sa place – primordiale ! -dans l'histoire du cinéma et j'espère ne pas vous en avoir donné l'impression. Je place tout en haut, pour ma part, L'armée des ombres, puis Le cercle rouge ; mais ce que j'ai voulu dire c'est que L'aîné des Ferchaux n'est pas de ce niveau ; ce dont personne ne doutait, à dire le vrai…
Pas de problèmes Impétueux (J'ai du mal à mettre votre pseudo en pierre brute sans y rajouter Monsieur). l'armée des ombres et le Cercle Rouge sont des films thématiques procéduriers montrant la valeur des hommes dans une mission donnée, résistance ou Cambriolage ne sont que des plans offerts à la bravoure et au sacrifice.
L'ainé des Ferchaux est inférieur bien sur quoi que Charles Vanel s'y montre parfois émouvant. J'aime bien également "Le Silence de la mer", ou le silence joute contre le monologue.
Avez-vous remarqué le clin d'oeil de Jean-Pierre Melville à Billy Wilder dans la scène de la crise de Delirium d'Yves Montand dans Le Cercle Rouge?.
Mon cher Impétueux : ne me faites pas croire que vous ne seriez pas équipé d'un téléviseur 16/9 – si vous signalez les deux bandes en haut et en bas de l'écran, et que le film est au format panoramique, il n'y a aucun doute que le format d'origine est respecté – si vous êtes équipé d'un téléviseur 16/9 et que vous avez une bande en haut et en bas de votre écran, normalement le format initial du film s'il est en cinémascope est bon – ça veut dire que les deux bandes récupèrent le format 2.35 ou 2.55 en grand anamorphique – amitiés – Droudrou
Vous aimez l'Armée des Ombres ? Ah bon ! Le Cercle Rouge ? Eh bien, c'est super ! Moi aussi…
Alors là, cher Droudrou, vous me laissez pantois ! Je ne vous soupçonnais pas des connaissances techniques de cet acabit ! Notre ami PM Jarriq est ainsi renseigné ! Grâces vous en soient rendues !
Pas tout à fait, hélas ! Car un film en Scope (2.35, donc) peut être en 4/3 (en gros, un petit rectangle dans un carré) ou en 16/9 (un rectangle dans un grand rectangle). Pour simplifier, l'image en 16/9 étant plus grande, elle est mieux définie. Donc, L'aîné des Ferchaux par exemple, peut être en format respecté (Scope) ET en 4/3 (ce que je soupçonne fortement, vu l'éditeur). Ai-je été pédagogue ou ai-je créé encore plus de confusion ?
Cette histoire de "fractions" m'en rappelle une autre !…. Souvenez-vous… CESAR : … Oh, c'est pourtant pas bien difficile, voyons. Tiens, regarde. Tu mets un tiers de curaçao. Fais attention : un tout petit tiers. Un tiers de citron, tu vois. Un bon tiers de Picon, tu vois. Et alors, un grand tiers d'eau. Voilà. MARIUS : Et ça fait quatre tiers. CESAR : Et alors ? MARIUS : Dans un verre, il n'y a que trois tiers. CESAR : Mais imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers !… Ca doit être la même chose pour les écrans de télévision !…
Pour PM Jarriq : exact et c'est ce qui nous amène parfois à être confrontés soudainement à une mauvaise surprise comme certaines diffusion du film Le Cardinal sur certaines chaînes de télé !
Ce DVD a été édité chez René Chateau.
A moins que quelqu'un me contredise sur ce site, concernant Belmondo, manqueraient encore 11 éditions françaises, parmi ses 83 fictions tournées (selon IMDB):
Je les recherche, d'ailleurs:
Soit:
Molière (court, 60) Lettere di une novizia (60) Amours célèbres (61) Riviera Story (61) Le jour le plus court (62) Dragées au poivre (63) Par un beau matin d'été (65) Paris brûle-t-il (66) Ho (68) Borsalino (70) Docteur Popaul (72)
Il semble que \'Lettere di una novizia\' (La Novice de Lattuada) soit déjà sorti sur DVD. Quant à Il giorno più corto de Corbucci, que j\'ai ici sur VHS Zone 1, c\'est une pochade avec Franco et Ciccio basée sur un vaste défilé de brefs cameos de stars en nombre incalculable, mais comme film, c\'est surtout une curiosité. L\'apparition de Belmondo doit durer 3 secondes en tout, comme les autres.
Ah oui tout à fait, cher spécialiste du cinéma italien! Et le pire…est que je l'ai, mais je n'avais point fait le lien Donc, plus que 10 sur 83
Mais vous oubliez de mentionner La Viaccia… Chanceux, alors ! Vous avez La Novice !?!
Oui, La Viaccia, comme La Ciocciara figuraient dans la collection Kiosque française (67 DVD), contrairement à la belge (49 DVD).
Deux films marquants, c'est le moins que l'on puisse dire.
(La Novice, également présente dans cette collection).
Mais il y a eu un téléfilm L'Aîné des Ferchaux, il n'y a pas si longtemps que ça, avec Belmondo et Naceri. Je n'ai jamais vu le film de Melville, mais je ne regrette pas la distribution de ce téléfilm, Naceri moins sympathique, plus ambigu que Belmondo dans ce rôle, et Belmondo tellement plus généreux que Vanel. J'avais trouvé ce téléfilm exceptionnel au milieu du lot ordinaire et quasi quotidien habituel auquel nous sommes soumis, sans parler des séries américaines !
Concernant la carrière de Depardieu il y a aussi des navets et ils sont plus nombreux. Vous allez me dire que sa filmographie est plus remplie. Ok.Concernant, Jean Paul Belmondo,il a fait une très belle carrière et c'est un excellent acteur. Il a fait de très bons films comme Peur sur la Ville , Borsalino ou encore Le Professionnel et bien d'autres encore. Maintenant chacun ses goûts.
Il est vrai également que Jean Paul Belmondo a joué dans des films beaucoup moins bons tel L'animal qui est d'un goût douteux.
Voilà, pour ma part je suis fan de Belmondo et vous ne me ferez pas changer d'avis.
Mais vous êtes sur DVD TOILE, pierremont . Pas Rue Lauriston….
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