Quand les dinosaures dominaient le monde (1970) est le troisième film que la Hammer a consacré à la préhistoire après Un Million d'années avant J.C. (1966), Les femmes préhistoriques (1967) et avant Creatures the world forgot (1971).

Quand les dinosaures dominaient le monde se contente de reprendre la formule à succès de Un Million d'années avant J.C.: voix-off sérieuse, musique de Mario Nascimbene, jolies filles en bikinis, et vision improbable de la préhistoire où les hommes et les dinosaures cohabitent alors que les premiers sont apparus sur terre 65 millions après la disparition des seconds. Mais les auteurs n'ont-ils pas raison de préférer la fantaisie débridée à un réalisme impossible ?

L'ensemble ne vole pas toujours très haut et sombre inévitablement dans le kitsch. L'histoire n'est pas particulièrement passionnante. Une tribu s'apprête à sacrifier trois jeunes femmes blondes. L'une d'entre elles, Sanna (Victoria Vetri), réussit à s'échapper. Sauvée par les membres d'un autre clan, elle débute un long périple pour sa survie, alors que son ancienne tribu ne tarde pas à se lancer à ses trousses… Les acteurs sont médiocres mais il faut dire qu'ils n'ont pas grand chose à jouer: le langage préhistorique est constitué d'un nombre limité de mots tels que "akita" ou "akoba".

Néanmoins, malgré ces défauts, Quand les dinosaures dominaient le monde est susceptible de donner un certain plaisir aux spectateurs amateurs de curiosités dépaysantes. Le savoir-faire de Val Guest, vieux routier du cinéma britannique est indéniable. Les images sont belles, les paysages des Canaries constituent un cadre idéal et surtout les effets spéciaux sont très réussis. Jim Danforth a remplacé au pied levé Ray Harryhausen et force est de constater que l'élève a égalé le maître, tant les créatures préhistoriques sont convaincantes, que ce soient un ptérodactyle, un plésiosaure, un chasmosaure ou encore des crabes particulièrement cruels. Les seules créatures ratées proviennent de stock-shots issus de Le monde perdu, tourné dix ans auparavant et insérés ici sans que la nécessité s'en ressente.

Par ailleurs, après un début pour le moins poussif, la seconde moitié gagne en énergie tant les péripéties s'enchaînent (enfin) à un rythme soutenu jusqu'au dénouement: attaques de bestioles et dinosaures diverses et variées, sables mouvants, représailles des tribus ennemis et tsunami final. Quand les dinosaures dominaient le monde se met alors à ressembler à une bande-dessinée aussi plaisante que divertissante. A noter également un érotisme gentillet parfois inattendu pour un film anglais du tout début des années 1970.

Au final, Quand les dinosaures dominaient le monde est un film kitsch, invraisemblable, enfantin mais c'est aussi un divertissement plaisant (dans sa seconde moitié) dont les qualités visuelles sont indéniables.