Big Wednesday réalisé en 1978 par John Milius fait partie des oeuvres difficilement catégorisables. Le récit aborde l'évolution sur le temps (12 ans, de 1962 à 1974) d'un groupe d'amis, réunis par la passion du surf. Les personnages tardent à entrer dans l'âge adulte, à exercer un métier et à payer des impôts. Comportements exubérants des personnages (face à l'armée par exemple, pour se faire réformer), mais Milius bien dans son élément, et connu pour sa propre excentricité et son imagination débordante, crée un film particulier, comportant des fulgurances d'idées, d'images et de son. Il s'appuie pour cela sur la photographie de Bruce Surtees. Le reproche que l'on peut adresser à Big Wednesday concerne la réalisation. Il est évident que Milius, scénariste à la base, ne possède pas les facilités d'un Pollack ou d'un Coppola des années 1970. On a l'impression par moments d'un ensemble légèrement bordélique, de séquences trop longues ou mal creusées. J'ai trouvé néanmoins la gestion du personnage incarné par Jan-Michaël Vincent remarquable (on se rapproche progressivement à la fois physiquement et mentalement de celui-ci sur une durée de deux heures). Les qualités de l'oeuvre l'emportent largement sur ses défauts relatifs, pour ce qui s'avère être un film suspectible de marquer les mémoires de nombreux spectateurs (tout particulièrement sur grand-écran). Mais échec au box-office à l'époque, le grand-public n'ayant pas accroché. Milius a aujourd'hui 79 ans, et une grosse carrière à son actif.