Londres 1939. Sarah Miles (Julianne Moore), jeune femme fougueuse et passionnée, est prisonnière d'un mariage sterile avec Henry (Stephen Rea), un époux riche mais qu'elle rejette. Au cours d'une fête, elle fait la connaissance de Maurice Bendrix (Ralph Fiennes), un romancier. C'est le coup de foudre…

Sorti en 1999, La fin d'une liaison est inspiré d'un roman de Graham Greene publié en 1951. Cet ouvrage avait déjà fait l'objet d'une première adaptation en 1955, sortie sous le titre français Vivre un grand amour.

Tout est beau, tout est parfait dans La fin d'une liaison. Nous sommes en présence d'une belle histoire d'amour fou, idéale en ce 14 février. Avec des éléments originaux notamment le rapport qu'ont les personnages principaux à Dieu. Le récit parvient à tenir le spectateur en haleine malgré des flash-backs ou des changements de point de vue récurrents grâce à un montage virtuose. Le tout est servi par des acteurs impeccables, notamment Julianne Moore, déjà grande en 1999. Enfin, la reconstitution des années 1930 flatte l'œil tandis que la partition de Michael Nyman flatte l'oreille.

Tout est parfait. Trop parfait même. Car malgré la grande qualité de toutes ses composantes, La fin d'une liaison manque cruellement d'intensité. La perfection du film est une perfection glacée. Ceci explique sans doute en grande partie pourquoi ce n'est pas devenu un grand classique connu et reconnu de tous les cinéphiles français. Neil Jordan, pourtant l'auteur notamment de l'intense et surprenant Crying game, a voulu renouer avec la tradition romanesque britannique de Brève rencontre et des mélodrames des années 40 et 50. Il en résulte un film de "qualité anglaise", estimable mais engoncé dans l'académisme. Le manque d'humour explique également la frustration que l'on peut ressentir.

Celà reste tout de même du beau cinéma, tout à fait estimable.