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Forum : La Maison qui tue

Sujet : Film à sketchs réussi


De verdun, le 19 mai 2021 à 22:50
Note du film : 4/6

Entre 1965 et 1974, Amicus Productions, firme britannique concurrente de la Hammer, a produit une demi-douzaine de films à sketchs fantastiques. Dans cette série d'anthologies horrifiques, La maison qui tue (1970) succède à Le train des épouvantes et Le jardin des tortures et précède Histoires d'Outre-tombe, Asylum, Le caveau de la terreur et Frissons d'outre-tombe.

La recette, initiée par Le train des épouvantes, est simple: quatre ou cinq sketchs s'articulent autour d'une intrigue-fil rouge. Ici le fil rouge est l'enquête menée par un inspecteur de Scotland Yard qui s'interroge sur la disparition mystérieuse d'un acteur spécialisé dans les films d'horreur, Paul Henderson. La maison que vient de louer Henderson a été le théâtre d'événements aussi inexplicables que dramatiques. Chacun de ces cas mystérieux constitue un sketch.

1°)Method For Murder. Charles Hillyer (Denholm Elliott), auteur de romans d'horreur, se retrouve confronté à un étrangleur sorti de ses propres récits. Un sketch intéressant qui vaut pour la noirceur de sa chute.

2°) Waxworks. Un courtier en valeurs mobilières à la retraite (Peter Cushing) est obsédé par une statue de cire qui lui rappelle un ancien amour de jeunesse. Là aussi un sketch plaisant qui vaut par son dénouement.

3°) Sweets to the Sweet. Une fillette mélancolique et peureuse prénommée Jane, est prise en charge par une préceptrice, madame Norton, sous la surveillance étroite d'un père très autoritaire (Christopher Lee). Jane semble cacher un secret inavouable. Un bon sketch, peut-être le meilleur du lot, porté par un excellent Lee, d'abord inquiétant puis inquiété par la tournure des événements. La chute est encore plus noire que celle des deux précédents segments.

4°) The Cloak met en scène l'acteur recherché par le policier au début du film. Cet acteur (Jon Pertwee) se plaint du manque de réalisme des films d'épouvante dans lesquels il joue mais l'acquisition d'une cape est peut-être le remède à ce manque de vraisemblance… Un sketch qui clôt l'ensemble sur une note humoristique et permet de faire le lien avec l'intrigue servant de fil conducteur.

Au final La maison qui tue est une bonne anthologie de la Amicus, peut-être pas aussi réussie que Asylum et Histoires d'outre-tombe mais supérieure aux autres films omnibus de la firme.

L'ensemble est très homogène grâce au talent de l'auteur, Robert Bloch célèbre pour avoir écrit le roman Psychose. Les quatre sketchs sont de bonne qualité et la façon dont Bloch revisite les mythes du fantastique retient l'intérêt. Ainsi, au lieu de nous proposer une histoire de maison hantée classique, l'auteur renverse les données traditionnelle en suggérant que cette maison ne fait que "refléter" l'âme tourmentée de ceux qui l'ont occupée.

Réalisateur pour la télévision, Peter Duffell propose un travail bien fait qui n'a pas grand chose à envier aux traditionnels artisans du genre Roy Ward Baker et Freddie Francis. Sa réalisation est sobre mais efficace. Les éclairages verts récurrents apportent de façon fugace une touche bavaienne.

Et comme souvent, tout le film est servi par de très bons acteurs britanniques: Denholm Elliott dans le premier sketch, les stars du genre Peter Cushing et Christopher Lee dans les segments suivants et le duo Jon Pertwee-Ingrid Pitt dans le dernier sketch.

La maison qui tue est donc un film "porte-manteau" qui fera passer un bon voire un très bon moment à tous ceux qui apprécient l'épouvante britannique des années 1960-1970. A voir de préférence dans la belle édition restaurée de la maison ESC.


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