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Sujet : Apache


De Jarriq, le 17 avril 2003 à 15:11

Curieux western qui se veut à priori pro-Indiens. Aujourd'hui, le fait qu'il n'y ait pas un seul "native" dans le cast, choque un peu et le maquillage de Lancaster est franchement ridicule. Mais à revoir le film d'un oeil attentif, on réalise que son message n'est pas si clair que ça. Si Custer disait que "Le seul bon Indien est un Indien mort", "Apache" semble plutôt dire que "Le seul bon Indien est un Indien intégré". Massaï ne devient un héros que lorsqu'il accepte de renier son statut de guerrier, qu'il plante du maïs et endosse des chemises d'homme blanc. Lorsqu'il renonce à sa culture, autrement dit. Je ne pense pas que c'est ce qu'a voulu véhiculer Aldrich, libéral affirmé, mais c'est ce qui ressort de la vision du film. "Fureur Apache", autre western sur le même thème que tournera Aldrich des années plus tard, sera beaucoup plus clair dans sa thématique.


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De Gaulhenrix, le 17 avril 2003 à 19:12

Le film propose sans doute un double point de vue. D'abord, à travers le combat courageux de Massai, Aldrich exprime sans ambiguité le sien : rendre un bel hommage aux Indiens. Ensuite, à mon sens, il entend avec cette fin – qui tient compte de la réalité historique – dénoncer le seul choix qui a été laissé à ces guerriers : singer l'homme blanc (le chasseur n'est plus qu'un paysan ; le cavalier ne fait plus désormais que piétiner son pauvre champ) et abdiquer toute fierté.

Ton évocation de ce film est troublante au moment où John Woo(dans "Windtalkers) rend hommage à ses très lointains ancêtres, les Indiens, venus eux aussi d'Asie et dont le langage, en 1945, n'est toujours pas – très symboliquement – compréhensible par les Américains blancs qui s'en servent comme d'un code indéchiffrable !


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De Moonfleet, le 20 avril 2003 à 10:55

Ce qu'il faut quand même savoir, c'est que la fin que tu critiques a été imposée à Aldrich par les producteurs. De toute manière, je ne trouve pas qu'elle affaiblisse la violence du réquisitoire du réalisateur.


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De Jarriq, le 20 avril 2003 à 11:09

Quand même un peu… Dans la fin originelle (Massai est tué d'une balle dans le dos par Hondo, alors qu'il court vers sa cabane), l'Apache meurt en guerrier, laissant une image de rebelle indomptable à son fils. Dans la fin telle quelle est, il va devenir un brave paysan, élever sa famille et vendre son maïs dans un monde d'hommes blancs. Ce n'est pas tout à fait la même chose, ni le même message.


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De vincentp, le 9 juin 2014 à 23:03
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Déroulé à toute vitesse (83 minutes), tendu, brutal, sec, avec des inserts brefs et émouvants de tendresse entre un homme et une femme… On retrouve dans Apache le style de Robert Aldrich identique à celui déployé pour Vera Cruz réalisé la même année (1954) par le même Aldrich. Vaste thématique, abordant via un simple travelling dans la cité reconstituée de Saint Louis le regard posé par les blancs sur les indiens, et la perception du monde des blancs par les indiens (regard posé sur le restaurant, la blanchisserie).

Des idées passent souvent par des regards et des attitudes, évitant des baratins inutiles : un langage cinématographique très "visuel". Ce film est admirable dans chacun de ses composants : j'ai particulièrement apprécié le dynamisme forcené de la mise en scène (usant à bon escient de plans très courts, variant les plans à la perfection), l'interprétation de Jean Peters -une nouvelle fois fantastique-, l'intégration des décors naturels de Sedona (Arizona) au sein de l'intrigue. Un des grands classiques du western et du cinéma américain des années 1950.


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