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Sujet : Un Bolognini en fin de course


De verdun, le 31 décembre 2016 à 11:54
Note du film : 3/6

Je suis un partisan du cinéma de Bolognini. Le bel Antonio, Les garçons, ça s'est passé à Rome ou encore Liberté, mon amour ! sont de grands films. Et encore je n'ai pas encore tout vu de lui, loin s'en faut. J'apprécie dans son oeuvre le contraste entre le pessimisme du propos et l'esthétique raffinée (voire chichiteuse dans le cas des films photographiés par Ennio Guarnieri) de l'emballage.

Bolognini a souvent mis en images des scénarios très simples et linéaires mais le conte érotique proposé ici confine à l'insignifiance et au bavardage. On s'ennuie franchement, d'autant plus que l'acteur principal, Jason Connery, n'a pas le charisme de son illustre père, Sean.

Ceci dit ça se laisse voir car la reconstitution de la Renaissance est d'un goût très sûr, Bolognini oblige, Venise offre un cadre inégalable et la musique de Morricone, qui revisite notamment "Plaisir d'amour", est mémorable. Mais surtout, La Vénitienne offre pour la dernière fois (ou presque) un rôle majeur à Laura Antonelli, toujours érotique et splendide à quarante ans passés, avant sa bien triste descente aux Enfers des années 1990-2000.

Mais La vénitienne n'est pas vraiment le genre de film à conseiller aux détracteurs de Bolognini. Il est assez symptomatique d'une baisse de qualité du cinéma italien dans les années 80, visible aussi chez Risi ou Rosi malgré de belles exceptions comme Comencini.


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De vincentp, le 1er janvier 2020 à 20:56
Note du film : 5/6

Curieuse fin de carrière pour Bolognini. La vénitienne (1986) s'apparente à un exercice de style au cours duquel le cinéaste revisite les différents aspects de son univers cinématographique construit alors depuis trente ans. Femmes en proie au désir et à la jalousie -on pense à La veine d'or (1955)-. Costumes et décors datés de plusieurs siècles, désirs refoulés, femme déguisée en homme -on a en tête Le chevalier de Maupin (1966)-. Pessimisme et nostalgie ambiante -comme Bubu de Montparnasse- (1971). Et tutti quanti. Le cinéaste exprime une vision du monde à portée intemporelle, qui se matérialise par des pulsions et une forte instabilité émotionnelle, un regard posé par la société sur des personnages en mouvement perpétuel, à l'identité incertaine, en proie à de fortes inquiétudes. La forme de La vénitienne est de qualité, avec une mention pour la musique de Ennio Morricone totalement adaptée au sujet. Pour ma part, un très bon film, mais très étrange et particulièrement difficile d'accès, pour celui qui ne connait pas une grande partie de l'oeuvre du cinéaste.


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