Voilà déjà 2 ans que je suis allé voir Winter Sleep, un soir en semaine au cinéma, évitant la foule agglutinée sur la place de la mairie pour un concert gratuit d’un chanteur à paillette.
J’ai préféré méloigner du tumulte, 10 spectateurs avaient fait le même choix, sage. Enfermé plendant plus de 3 heures, j’ai profité de ce moment de calme pour me laisser emporter.
Winter Sleep, la palme d’or 2014 du festival de Cannes, est un film turc qui se passe en Anatolie, réalisé par Nuri Bilge Ceylan.
Certains, amateurs d'effets spéciaux et nouvelles technologies, n’y trouveront aucun intérêt et passeront leur chemin. Je peux les comprendre. Le film est long, sans action, l’intrigue n’a pas de ressort ou du moins, elle chemine lentement. Les dialogues interminables en épuiseront plus d’un.
Mais moi aujourd’hui encore, je regarde la bande d’annonce – à défaut de pouvoir revoir le DVD certainement sorti depuis – pour continuer à m’imprégner de ce film, de cette sensation poignante qui glisse 3 heures durant et prend aux tripes le spectateur.
Winter Sleep, c’est la vie, telle qu’elle est, ramenée à ses plus simples attributs, dépouillée de tout superflu, à l'image des paysages désolés mais splendides de l'Anatolie. C’est la vie, belle, cruelle, ennuyeuse, triste, qui impose la difficile relation à l’autre. C’est la psychologie de l’être humain, dans ses contradictions, sa complexité, sa vérité parfois incompréhensible, insondable.
Et lorsque des paroles, violentes et cruelles, enfouies et refoulées sont prononcées, les masques tombent, les personnalités se dévoilent, il n’est plus possible de revenir en arrière. Et celui que l’on croit bon, raisonnable et généreux, l’est-il réellement ? A-t-il le droit d’être faible ou injuste ? :« Idéaliser un homme, en faire un Dieu, pour ensuite lui en vouloir, de ne pas être ce Dieu, ce n’est pas injuste ? »
Chercher la bonté, tel devrait être la mission de chacun. Pas facile au quotidien, mais restons guidés par cet idéal.
Je repense à des scènes du fillm, je revois Hidayet jetter tel un possédé, des billets dans le feu que Nihal a mis toute son énergie à récolter pour une action qui lui semblait bonne. Du Dostoïevsky dans l’image ! Mais oui, c’est ça la vie, c’est malheureusement ça la cruauté humaine !
Le générique du film indique qu’il est inspiré des oeuvres de Tchekhov. Finalement et pour résumer, cette indication sonne comme une évidence ; elle est une invitation à tous ceux qui apprécient le dramaturge russe et qui serait passé à côté de ce film.
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