5,4/6. Oeuvre de début de carrière de Vittorio de Sica, Mademoiselle Vendredi
(1941) pourra être diversement appréciée. Le metteur en scène s'attribue un beau rôle : celui d'un médecin courtisé par trois ou quatre fiancées de situation sociale et d'âge différent. Les ingrédients à venir des films de de Sica sont bien présents (simplement non optimisés) : humour, tendresse, émotion, dimension sociale et politique. J'ai trouvé subjectivement le résultat plaisant ; le scénario auquel ont collaboré différents scénaristes (dont Cesare Zavattini)
est original et le ton moderne. La mise en scène est de qualité et dynamique. Une belle découverte.
Et puis, quel talent incroyable, sidérant, de conteur chez de Sica (et ses collaborateurs) pour produire rires et émotions, exprimer de la tendresse, avec images et musique appropriés. L'influence de Charles Chaplin est évidente. Excellence pour Teresa Venerdì
de la direction d'acteurs et actrices, du casting (fantastique Adriana Benetti).
Un mélange d'un peu tout (comédie de moeurs, étude de caractère, satire sociale).
Sens de la concision, ruptures de ton,… Il manque peu, mais alors très peu de choses à ce film pour produire un chef d'oeuvre (chefs d'oeuvre qui très logiquement vont ensuite se succéder pour de Sica, avec une écriture cinématographique encore optimisée). Un parcours artistique très impressionnant, une progression de type fusée Appolo, pour ce cinéaste. Qu'il soit bien sûr remercié aujourd'hui pour la qualité de son oeuvre. Elle tire l'humanité vers le haut.
Toujours est-il qu'au tout début de sa carrière, il réalise et interprète ce charmant petit bijou de Mademoiselle Vendredi, tourné en 1941. C'est léger, délicieux, spirituel, extrêmement agréable. Ça tourne un peu trop, à la fin, en vaudeville, lorsque tout le monde, comme au théâtre, se trouve réuni simultanément dans le même lieu, mais c'est assez intelligent pour ne pas trop s'ensevelir dans les gras pâturages des quiproquos médiocres et des portes qui claquent sur la banalité des caleçonnades.
Du théâtre filmé ? Un peu sans doute… Mais moi qui n'aime pas trop cela, je me suis laissé séduire, emporter, amuser. Trop d'indulgence ? possible ; mais comment résister à Vittorio De Sica ?
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