Comment noter avec mesure et objectivité, avec des arguments raisonnables, un film qu’on n’avait vu qu’une fois, à sa sortie, il y a 40 ans, et qu’on vient de revoir ? Un film qui avait laissé une impression si forte, dont certaines images étaient tellement ineffaçables qu’on a espéré les revoir depuis de longues années et qu’on a acquis le DVD avec une sorte de fièvre impatiente ?
Comment ne pas dire, pourtant, qu’on a trouvé Music loversEt malgré tout avoir ressenti, ça et là, et tout de même bien souvent, des émotions profondes, avoir été ému, troublé, secoué par cette histoire baroque, excessive, débordante, dont tous les personnages apparaissent monstrueux, qu’ils soient fous ou avides et qui paraît respecter assez bien, malgré les limites du genre, le pauvre destin de Piotr Illitch Tchaïkovski ?
Bien que ce soit souvent d’un affreux mauvais goût, il y a des images magnifiques, des séquences enchantées : la scène initiale, par exemple, cette sorte de carnaval moscovite où la caméra donne le tournis à se jeter ainsi sur les groupes joyeux dans une folie de couleurs et de mouvements ; ou bien la fête donnée par Nadejda von Meck (Izabella Telezynska) dans son immense propriété et aussi ce qui suit, la grande maison fermée et les chaumes qui brûlent.
Séquences enchantées et séquences d’horreur : par deux fois les baignoires d’eau bouillante où, en dernier ressort, on plonge les cholériques… le wagon-lit où Antonina (Glenda Jackson)Parenthèse que Ken Russell aurait pu exploiter encore davantage : l’abjection du caractère de la mère d’Antonina (Maureen Pryor) de la même immonde nature que quelques unes de celles qui ont marqué le cinéma : Marguerite Deval dans Gueule d'amour, Jane Marken
dans Manèges, Lucienne Bogaert
dans Voici le temps des assassins
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