4,5/6. Il sole buio (1990) fait partie des oeuvres de fin de carrière de Damiano Damiani. Le sujet porte une nouvelle foi sur la mafia, vue au travers du parcours d'un jeune aristocrate, en relations avec une délinquante de la cité. Le film comporte une dimension proche du documentaire, présentant des aspects locaux coutumiers ou événementiels (maxi-procès, enterrements,…). Les personnages emblématiques de Palerme (juge, commissaire, avocat) sont présentés avec des failles, ce qui tranche un peu avec les récits plus anciens de Damiani, qui mettaient en scène des personnages plus manichéens. Le héros du récit finit par perdre ses repères dans la jungle locale et soupçonne chacun de collusion avec la mafia. On a affaire à un récit élaboré, avec néanmoins l'impression que quelques rouages du scénario sont grippés. Le manque de charisme de Michael Paré pose également problème. L'impression finale est que Damiani -dont le savoir-faire en matière de conduite de récit et de mise en scène est indéniable-, se trouve sur une pente descendante (un peu comme Francesco Rosi avec Oublier Palerme, également réalisé en 1990).