Un "affreux navet". Un "plagiat honteux de l'immense" Vera Cruz. Voilà la réputation qu'ont ces baroudeurs, même pas capables d'avoir la moyenne sur Allociné (2,4/5).
Et pourtant j'ai passé un agréable moment devant ce film. J'y ai même vu des qualités cinématographiques !! Et je le trouve aussi bon voire meilleur que L'or se barre, le seul classique adoubé de Peter Collinson.
Peut-être mon enthousiasme est-il dû à une baisse d'exigence de ma part ? Peut-être ai-je été aveuglé par la magnifique copie proposée par le blu-ray sidonis sorti récemment ? Ce qui était considéré comme nul en 1970 n'apparaîtrait-il pas comme génial de nos jours, en raison de la baisse de niveau flagrante du cinéma populaire de qualité ?Les baroudeurs est un film "fun", coloré et sympathique. Et comme le disait Nadine Mouk dans son excellent message, les films sympathiques ne courent pas les rues de nos jours.
Ce sont deux jouisseurs que nos suivons. Tony Curtis est déjà Danny Wilde, et Charles Bronson a rarement été aussi décontracté et jovial. Ces deux aventuriers ne se laissent jamais abattre. Le duo fonctionne bien et contribue largement au plaisir que l'on ressent durant les 100 minutes que dure cette aventure pleine de panache et d'amoralité.
Les commentateurs ont souvent reproché à ce You can't win them all de trop lorgner sur Vera Cruz. C'est difficilement contestable concernant les grandes lignes du récit et la première partie du long-métrage, quoique moins évident que ce que l'on dit, mais la dernière partie du film de Collinson n'a rien à voir avec Vera Cruz et son final amer. Et puis le choix de situer l'action pendant la guerre greco-turque, voilà un parti pris original.
Visuellement Les baroudeurs a beaucoup d'allure; les décors et les paysages ensoleillés sont beaux, la réalisation alliée à une très belle photo offre de nombreux plans très bien composés. Les scènes d'action sont nombreuses et filmées avec efficacité.
Pas question non plus de considérer ce pur divertissement comme un chef-d'oeuvre. Le scénario est superficiel et il ne faut y chercher ni psychologie, ni vraisemblance, ni une étude approfondie du conflit greco-turc. La pauvre Michele Mercier est magnifique mais la production lui a confié un rôle dénué de toute consistance. Frustrant.
Les baroudeurs n'arrive pas à la hauteur des professionnels de Richard Brooks, modèle du film de mercenaire à la fois intelligent et plein d'action mais il n'y a vraiment pas de quoi bouder son plaisir devant le film de Peter Collinson.
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