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L'un des films les plus célèbres d'un cinéaste "culte"


De vincentp, le 1er mars 2020 à 12:45
Note du film : 5/6


Traviata '53, mélodrame réalisé par Vittorio Cottafavi en 1953, est déroulé sur un ton distancié et désenchanté qui semble influencé par le style de John M. Stahl (Leave Her to Heaven,…). Le personnage masculin a conscience de ses faiblesses et de celles de sa bien-aimée, mais submergé par ses sentiments, se retrouve pris dans un engrenage fatal. Le croisement de différentes temporalités (on navigue du passé au présent, avec des transitions quasi-inexistantes) a pour effet de mettre en lumière les évolutions psychologiques des personnages. Un aspect social est mis en avant avec la présentation de salons mondains au sein desquels se nouent des relations superficielles. La classe dominante est montrée sous un mauvais jour, usant de ses moyens pour asseoir sa domination sur la société. Le thème de l'incommunicabilité au sein de l'Italie de 1953 sert de toile de fond au récit et semble préfigurer le cinéma d'Antonioni.

La forme de Traviata '53 est de qualité, notamment les plans sans fioritures, parfois très courts, qui génèrent un dynamisme d'ensemble. Le film contient des images fortes, qui doivent logiquement beaucoup à la photographie de Armando Nannuzzi (Le bel Antonio,…). La représentation de mouvements, lors de moments en tension, par exemple ceux situés dans la gare, magnifient les personnages. La partie sonore (dialogues justes, et musique contenue) joue également un rôle important dans le résultat final, et l'on aimerait aujourd'hui que l'intégralité de l'oeuvre de Cottafavi soit rééditée. Celle-ci fait preuve en effet de justesse, finesse, dans ses descriptifs psychologiques et ses analyses de rouages de la société, en évitant des poncifs ou des aspects caricaturaux. Aucun effet spectaculaire, aucune violence, peu d'humour, on a simplement affaire à un cinéaste qui maîtrise son sujet, pour un résultat accessible et vivant.


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De verdun, le 26 février 2020 à 23:19
Note du film : 5/6

Vittorio Cottafavi est connu des amateurs de peplums pour avoir donné ses lettres de noblesse à un genre méprisé avec des titres comme Les légions de Cléopâtre (1960) ou Hercule à la conquête de l'Atlantide (1961). Mais dix ans auparavant, il s'était révélé comme un maître du mélodrame.

Sorti en 1953, Fille d'amour est une version moderne de la dame aux camélias. On remarque dans ce film un schéma narratif -original et déconcertant- que l'on retrouvera dans Les légions de Cléopâtre: un ton badin voire distancié dans une première partie puis une deuxième partie qui verse dans la tragédie la plus bouleversante lorsque le récit se met à coller au destin tragique de la fameuse "Traviata" malheureuse et gravement malade, parfaitement incarnée par Barbara Laage.

C'est un film d'une grande modernité: le début anticipe le Antonioni de l'incommunicabilité- mais avec un récit plus dynamique. Le travail sur l'image -le film est cadré par le génial Armando Nannuzzi- est à saluer mais aussi tout comme, de façon plus inattendue, le travail sur le son: on appréciera l'alternance entre les silences et la partition de Giovanni Fusco, futur compositeur attitré de ..Michelangelo Antonioni !

Il faut d'autant plus savourer Fille d'amour que c'est l'un rares films de Cottafavi facilement trouvables en DVD français- les deux autres étant Messaline et Hercule à la conquête de l'Atlantide. Cette situation est pour le moins étonnante quand on songe à l'immense prestige dont le cinéaste a joui chez les cinéphiles des années 50-60, chez les mac-mahoniens comme chez certains rédacteurs des "Cahiers du cinéma".


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