Adaptation du roman éponyme de Rafael Sabatini, auteur notamment d'un Scaramouche digne de Alexandre Dumas, Capitaine Blood est un classique du film d'aventures maritimes qui fête ses 85 ans cette année.
Cet octogénaire a encore de l'allure grâce au charisme incomparable de Errol Flynn, à la grâce de Olivia de Havilland, à un Basil Rathbone irrésistible en méchant français, à des décors toujours convaincants huit décennies plus tard, à des scènes d'actions pleines de panache (pour l'époque) en raison de d'un montage d'une étonnante modernité, à une superbe partition de Erich Wolfgang Korngold et à une belle réalisation de Michael Curtiz.Néanmoins, Capitaine Blood n'est pas parfait en raison d'un scénario quelque peu manichéen et prévisible et qui, surtout, met presque une heure à aborder le vif du sujet: la piraterie. Ainsi, la partie décrivant l'esclavage de Peter Blood aurait gagnée à être raccourcie. C'est après cette évocation un brin longuette que le long-métrage prend son véritable envol.
Capitaine Blood est un vrai classique mais le duo Michael Curtiz-Errol Flynn fera encore mieux avec Les aventures de Robin des bois et L'aigle des mers.
(Je sais que là je mélange des torchons et des serviettes, de courageux marins engagés dans la guerre de course et de redoutables bandits, mais ça ne fait rien, tout cela se passe sur l'eau et tout ce beau monde, dans notre imaginaire se lance à l'assaut avec une témérité redoutable et se canonne à qui mieux mieux).
Donc je pensais que Le capitaine Blood me donnerait ma ration de vergues et de garcettes, de mats de misaine et de mats d'artimon, de brigantines et de haubans, de trognes pittoresques et féroces, d'abordages foudroyants et de combats titanesques.
Il y a de ça, dans le film de Michael Curtiz ; il y a de ça… Il y a aussi un bon scénario tiré d'un roman de Rafael Sabatini (l'auteur du grand Scaramouche), il y a deux acteurs de légende, le bondissant Errol Flynn et la gracieuse Olivia de Havilland, quatre ans avant Autant en emporte le vent… Mais, si bellement réalisé qu'il est, le film fait tout de même son âge : quand on regarde une œuvre de 1935, à moins de le faire de façon quasi archéologique et pour dénombrer les progrès techniques effectués depuis lors, on est moins attiré par le grand spectacle que par la capacité du cinéma à nous faire dépasser les rides que l'âge accuse (en d'autres termes, on ne s'émerveille pas du King Kong de Schoedsack pour ses effets spéciaux, mais pour la miraculeuse et ambigüe humanité dégagée) ; si Le capitaine Blood demeure encore un peu, c'est parce que – je me répète – l'histoire est intéressante et les acteurs très bien. Mais ça ne suffit tout de même pas à effacer tout le reste, par exemple l'absence de couleur, dans un univers qui se doit d'être chatoyant…Page générée en 0.0030 s. - 6 requêtes effectuées
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