La photo, en bas, à gauche de votre critique,Vincentp, m'impressionne beaucoup . Elle ferait le bonheur d'un philosophe (que je ne suis pas). On pense d'emblée voir une croix … L'ombre d'un homme et, en traverse, le fusil qui le crucifie . Cette photo est absolument magnifique ! Je ne sais pas si c'est un instantané dans le film ou si le réalisateur s'est longuement arrêté dessus, mais c'est superbe !
Oeuvre sans concession du cinéaste Kon Ichikawa, Les feux dans la plaine (1959) remet en question (auprès du public nippon) le mythe et les valeurs entourant l'armée nippone engagée en 1945 sur le terrain escarpé et la jungle des Philippines. L'écriture de cette oeuvre, fond et forme, est celle de la modernité à venir, et l'on imagine l'impact qu'a du créer cette oeuvre extrêmement novatrice à l'époque. Nombre d'images en noir et blanc sont magnifiques, cernant de près les soldats embourbés, trempés jusqu'aux os, cernés par l'ennemi américain mieux organisé et mieux équipé.
Ces pauvres soldats, avec leur maigre fusil en bandoulière, déambulent en guenille et nus-pieds, et pour ceux qui survivent finissent par s'entretuer et se dévorer, couteau de boucher à la main. Cinq spectatrices ont quitté la salle, aux moments les plus crus. Attention : ce film, de grande qualité, est déconseillé aux âmes sensibles. Subjectivement, j'adresserais pour ma part deux reproches à Ichikawa : le récit tourne un peu en boucle, et la thématique aurait pu être élargie. Moins réussi à mon avis que La harpe de Birmanie (1956) mais à voir : c'est un classique !
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