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Recherche Chabrol désespérément..


De Tamatoa, le 4 juin 2013 à 18:49
Note du film : 2/6

Je ne nie pas que quelque chose m'a peut-être échappé. Je ne dis pas que je me suis ennuyé d'un bout à l'autre. Mais j'ai vainement cherché la patte de Chabrol dans ce film, qui, sans être à jetter aux orties n'est quand même pas de la race chabrolienne du Boucher, des Noces rouges, de La cérémonie, des Fantômes du chapelier ou encore Que la bête meure ! Bien sûr, bien qu'en fin de carrière, il n'est pas pour autant à bout de souffle. Mais il nous offre là ce que n'importe quel marmiton du cinéma aurait pu nous donner. Atmosphère lourde mais pas chabrolienne, scénario convenu, personnages nageant de concert dans un bizarre étonnant mais pas chabrolien, et un univers de bord de mer manquant de bourgeoisie puante, chère au maitre du suspens français. C'est très étrange : on croirait ce film fait par un jeune metteur en scène très inspiré par Chabrol, mais pas plus. Et qui aurait oublié que les dialogues chez Chabrol sont, en général, brillants. Alors qu'ici, c'est du tout venant.

Une clique de comédiens se donne à fond pour essayer de contenter ce pharaon du cinéma. Mais si Jacques Gamblin est irréprochable dans un rôle d'homme torturé par un handicap, il n'en va pas de même pour Sandrine Bonnaire qui semble s'ennuyer, même si elle est loin d'être mauvaise, sentant peut-être qu'elle a vu son mentor en meilleure forme. Et pendant que Antoine de Caunes s'exerce péniblement à la comédie (il fera nettement mieux plus tard) l'insupportable, l'exaspérante Valeria Bruni Tedeschi, toujours à deux doigts de la réanimation, nous massacre le peu d'intérêt que pourrait avoir ce film ! D'autant que l'on ne sait pas trop où Chabrol veut nous emmener. Il enchaine les scènes pesantes de mystère de façon très brouillonne et confuse. Il mélange le grave et le léger et là, on ne comprend plus. Parce que ce genre qui allait comme un gant à l'Inspecteur Lavardin n'a plus rien à voir avec l'omniprésence du "héros" de l'histoire, le supplicié Gamblin qui se retrouve bien seul. Comme il se retrouve bien seul, mais là pour la bonne cause, dans une barque, en plein brouillard, avec Antoine de Caunes dans la seule scène fort belle qui tient vraiment de la magie. On recommence à y croire mais très vite, on retombe dans le facile et le téléphoné.

Le titre du film a été choisi par qui et pourquoi ? C'est un titre bateau qui n'a que peu de rapport avec l'intrigue elle-même. Bien sûr que quand une gosse est violée, entre le criminel et les gens bien pourris qui accusent tout le monde, le mensonge est roi. Sinon, pas de film. Ce titre est ennuyeux. Le film aussi. Peut-être me fendrai-je d'une deuxième vision pour m'en assurer vraiment. Car je ne peux pas croire que Chabrol soit devenu ennuyeux. Parce que dans un premier temps, il n' y a rien dans ce film. Vraiment rien de prenant, d'excitant. A part, donc, la performance incontestable de Gamblin, qu'est-ce qui retient notre attention ? La fin du film, ridicule, tellement facile ? L'enquête bâclée pour laisser place à la psychologie des personnages inintéressants ? Un polar plus gris que noir qui s'étire en longueur ? Ça manque de sel tout ça. C'est un Chabrol qui aurait perdu son Hitchcock

Ou est-ce nous qui avions perdu notre Chabrol avant l'heure ?


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