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Critique


De droudrou, le 25 octobre 2006 à 20:13
Note du film : 4/6

Dumbledore : J'ai vu ce film. En partie, je partage ton avis. Où je suis moins d'accord c'est le titre du film. S'agit-il de nous parler de la bataille de Gallipoli ou s'agit-il de nous présenter deux caractères d'hommes pris dans le cadre de la bataille de Gallipoli ? C'est là un point totalement différent. Gallipoli a été une de ces boucheries auxquelles les guerres auraient "dû nous habituer". J'ai éprouvé une grande difficulté à accepter ce personnage qui est celui interprété par Mel Gibson. Et j'avoue donc éprouver une certaine difficulté à accepter le film à ce niveau d'autant que cette bataille a représenté un ensemble d'épisodes pas particulièrement tristes dans lesquels ont été embarqués (débarqués devrais-je dire) des Australiens, des Anglais, des Irlandais, des Français et en face d'eux, les Turcs. Pierre Miquel a consacré une série de romans à ces batailles qui ne se déroulent pas sur notre sol mais se déroulent dans le même temps et qu'on laisse loin de notre mémoire (je ne le fais pas exprès). J'ai découvert le débarquement de Gallipoli en lisant les romans de Léon Uris évoquant l'histoire de l'Irlande et des Irlandais. C'est bien plus particulier que la description que nous en fournit Peter Weir que, néanmoins, j'aime beaucoup, attendant avec impatience la suite de "Master and commander".

Et évoquant Gallipoli, il est un autre film d'origine Australienne qui nous conte les mêmes épisodes et, en plus, qui a utilisé Jack Hawkins dans son interprêtation très spécifique de Lord Allemby (voir Lawrence d'Arabie)… car ces évènements se déroulent à la même époque et montrent d'autres personnages, moins glorieux, certes, mais tout aussi intéressants.

Amicalement.


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De dumbledore, le 30 juin 2004 à 11:33
Note du film : 6/6

En 1915, l'Australie et la Nouvelle-Zélande s'engagent avec force dans la Première Guerre mondiale dans la campagne dite de "Gallipoli". L'idée stratégique des Alliés est de contrôler le détroit des Dardanelles pour forcer la Turquie à se retirer de la guerre. Seulement, les Turques se montrèrent plus déterminés que prévus et la campagne de Gallipoli fut une hécatombe pour les Alliés.

En tant qu'australien, Peter Weir ne peut que se sentir concerné par cette déroute doublement symbolique. Symbole de la cruauté de la guerre avec cette idée qui court durant tout son film : rien, absolument rien ne peut préparer un être humain normal à la guerre. Pendant tout le film, on assiste à la préparation d'abord politique à la guerre (les deux australiens sont convaincus de la nécessité d'aller se battre contre les allemands et leurs comparses), ensuite psychologique, puis militaire (avec des entrainements loufoques), mais arrivé devant le feu ennemi, nos héros se trouvent dépourvus. Ils ne sont pas les seuls d'ailleurs à l'être. Les officiers le sont également, les systèmes de communication ne sont pas au point et la guerre de tranchées virent à la boucherie et à l'incohérence total. A cet égard, Gallipoli est sans doute un des films non pas de guerre, mais un des films sur la guerre les plus réussis, les plus intelligents jamais fait.

Le second symbole est politique. Le parcours de ses deux héros qui traversent l'Australie pour aller s'engager dans une guerre contre un ennemi qui se trouve (presque) à l'autre bout de la terre met en évidence bien sûr l'absurdité de la guerre. Une scène résume parfaitement ce décalage. Nos deux héros se retrouvent au milieu du désert et rencontre un voyageur, ils expliquent la raison de leur périple et le voyageur découvre avec surprise que son pays est en guerre. Il se souvient même avoir rencontrer un allemand un jour, et qu'il était vraiment très gentil… Mais cette distance permet également au réalisateur d'interroger sur le lien colonial entre l'Australie et l'Angleterre, les deux n'ayant pas forcément les mêmes intérêts! Tout ce voyage à parcourir servira finalement à mesurer la distance qui sépare l'Angleterre et ces colonies.

Heureusement, Peter Weir n'est pas un cinéaste à thèse. Il n'est pas là pour donner de grandes leçons. Ses "thèses" constituent que l'arrière plan d'une histoire de personnages, de deux amis qui partagent la même passion pour la course, la même puissante envie de vivre et qui seront brisés en mille morceaux. Son film est d'autant plus terrible que cette amitié est forte et crédible. Cette réussite doit en grande partie à Mel Gibson qui trouve là un de ses plus beaux rôles. La qualité de la mise en scène de Peter Weir avec notamment une utilisation très efficace de la musique (le fameux adagio de Albinoni notamment) fait le reste.


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