Très beau dessin animé en effet, que l'on regarde avec plaisir, et qui trouve sa place avec bonheur dans la suite cinématographiques des films inspirés du personnage de Sinbad le marin.

Un curiosité à relever : bien qu'il s'agisse effectivement de ce fameux personnage des 1001 nuits, le contexte de ce long métrage d'animation n'est pas celui des légendes orientales mais d'une méditerranée plus proche du monde gréco-romain, avec dans le rôle de la méchante la déesse grecque de la discorde, Eris (celle-là même qui provoqua la guerre de Troie avec sa fameuse pomme d'or), doublée en anglais par Michelle Pfeiffer…

« Si tu ne viens pas à Sinbad, Sinbad ira à toi ! » Question d’importance pour tous les amoureux du dessin animé : pourquoi les dessins animés Dreamworks ne trouvent-ils pas leur public comme les Disney ? C’est un vrai mystère que de constater que les DA Dreamworks, tels la route d'Eldorado, Spirit ou ici Sinbad : la légende des sept mers, ne soient pas accueillis à la hauteur de leurs qualité esthétiques et scénaristiques. Tout le monde sait que Jeffrey Katzenberg, ancien numéro 2 de chez Disney dont il a ressuscité le département animation en supervisant Aladdin, le Roi Lion et la Belle et la Bête, Jeffrey Katzenberg donc, était parti avec les projets en développement et qu’on était arrivé à un parallèle thématique troublant entre productions Disney et Dreamworks : Fourmiz et 1001 pattes, Eldorado et Kuzco, Spirit et le prochain Disney Mon ami l'ours… Et récemment Sinbad : la légende des sept mers et la Planète au trésor. Si la guéguerre entre studios est aussi triste que futile, force est de constater qu’à thèmes similaires, qualités bien contrastées. Dreamworks enfonce allègrement Disney à tous les niveaux, que ce soit sur la mise en scène dynamique, la qualité de l’animation, l’humour, la qualité des textures et l’intégration de la 3D… Les artistes de chez Dreamworks devancent en qualité leurs alter ego de chez Disney.

Et ce constat est encore à faire face à la réussite critique de Sinbad : la légende des sept mers. Se déroulant à 100 à l’heure, sans guère de temps mort, avec une qualité d’animation assez exceptionnelle, notamment dans les voltiges des personnages dans les cordes du bateau de Sinbad, ce dessin animé se déguste avec un plaisir non dissimulé, et la morale est pour une fois pas complètement cucul, ce qui n’est pas un mal. Alors faut-il penser que Dreamworks, bien que ne récoltant pas le succès dans les salles, trouve son équilibre financier dans les ventes vidéo et à l’international ? Sans doute. Mais ce n’est pas une raison pour se priver en salle de ce film formidable, intelligent, beau et enthousiasmant. Pas besoin d’en dire davantage, n’hésitez pas, vous en sortirez avec la banane.