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Les bons vivants


De Tamatoa, le 8 juillet 2013 à 21:13
Note du film : 5/6

Le 13 Avril 1946 a été une très mauvaise journée pour tous les détenteurs, les patrons aux ailes écaillées de maisons closes. Une certaine dame Richard, retrouvant une virginité qu'elle avait laissé aux clous pendant de nombreuses années, fit promulguer une loi que d'aucuns ont jugé scélérate, visant à la fermeture des maisons closes. Ce fut un jour de deuil national pour les notables et les visiteurs du salon de l'auto à Paris en autres. Mais à tout malheur quelque chose est bon car si l'ancienne aviatrice interdit aux mâles de planer dans le confort et l'anonymat, ce qui est quand même un comble, cette désespérante anecdote permit à Lautner et à Grangier de nous pondre ce petit joyau d'humour bon-enfant.

C'est du bonheur, ce film ! Composé de trois sketches d'à peu près même valeur, nous voyons défiler tout ce que Audiard appréciait dans le cinéma. Le premier, consacré à la fermeture définitive et aux adieux avec ces dames est un bijou. Il nous semble que le Dabe Gabin va apparaitre d'un instant à l'autre. D'autant que Franck Villard, Bernard Blier et l'épatante Dominique Davray sont de la partie. Il se dégage de cette entrée en matière une véritable émotion derrière notre rire et les mimiques coutumières de nos acteurs chéris depuis tant de bavardages Audiardesques. En fermant son clandé, il nous semble que Blier nous dit adieu. Les filles s'inventent une virginité imprenable et sont toutes benêtes de se retouver ainsi comme à l'abandon. Mais ne manquent pas de projets pour autant : "- Mon mec m'a trouvé un job au Liban. On a beau dire, le soleil..-". Tout ce petit monde se congratule et tourne la dernière page d'un livre qui restera dans bien des mémoires et des pantalons…

A l'occasion d'un cambriolage, la lanterne rouge de la maison close, lanterne offerte à la plus méritante des filles devenue depuis Baronne de peu importe mais baronne, la lanterne, dis-je, a été dérobée. Procès et deuxième sketche du film. Les voleurs bien maladroits, Jean Lefèbvre et Carmet n'en font pas trop pour que puissent venir à la barre tous les héros de la première partie avec le talent qu'on leurs connait. Chacun expliquant ses déboires depuis l'infâme loi. Et témoignent que la lanterne a bien été offerte à la baronne de peu importe mais baronne et donc volée par les deux tristes individus.

La lanterne magique récupérée, le troisième couplet, sûrement le plus reussi, nous raconte comment la malice de Mireille Darc va faire de la vie du triste et intransigeant Louis de Funès, un paradis terrestre qu'il ne soupçonnait pas. Comment transformer la maison d'un redoutable chef de service très à cheval sur la morale, en maison close. Un bonheur, vous dis-je ! De Funès s' y montre d'une redoutable efficacité ! Les fort jolies Andréa Parisy, Mireille Darc, Bernadette Lafont et la très sensuelle Maria-Rosa Rodriguez font faire des pieds et des mains baladeuses pour obtenir ce qu'elles désirent à la barbe de leur patron. Jean Richard, pour une fois pas trop pénible, Hubert Deschamps, albert Remy, Henri Virlojeux, Bernard Dheran, Pierre Bertin et tout le bottin mondain cher à Audiard sont là, en pleine forme et bien décidés à confier à nouveau leurs deniers à une cause qu'ils jugent bonne et indispensable.

C'est fin, c'est très drôle, c'est jouissif. Et je pèse mes mots…


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De Gaulhenrix, le 31 janvier 2007 à 20:46
Note du film : 5/6

Excellent, en effet !


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