Il y a, à la fin de ce film, une scène terrible. Clémence est morte et Gabin voit arriver, depuis sa fenêtre, la voiture noire des éboueurs escortée par ceux-ci. A cette époque ce n'était pas des camions blancs qui passaient avec, à leur bord, des éboueurs vêtus de blanc et enveloppés de leurs gilets de sécurité vert fluo. Et dans Le chat, cette voiture poubelle qui approche lentement de la maison, entourée de ces hommes en noir, aux visages lugubres, me fait impérativement penser à La Charrette fantôme. Elle vient ramasser les morts.. Gabin le sait et se suicide.
Pour le reste, on étouffe … Le cirque de Signoret a quitté la ville et sa vie et Gabin subit les réunions de syndicat mortellement ennuyeuses. Ils sont pris tous deux dans l'inexorable de la vieillesse. Signoret agite les souvenirs, Gabin ne veut plus entendre. Le chat, qui se connait sept vies, compte sournoisement les coups. Certains gros plans sur le regard de ce félin sont insupportables. Il est le maitre. On étouffe… Huit-clos sordide et, hélas, tellement banal. Seul, le talent de ces deux grands nous fait accepter le film dans son ensemble, malgré une lenteur qui peut agacer quelque peu. On étouffe mais eux souffrent avec tellement de grandeur que nous attendons sans broncher le souffle d'air que viendra nous apporter la sirène de l'ambulance…
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