Eh bien, honnêtement je m'attendais à pire. Evidemment, on n'est ni dans "Le parrain", ni dans "Les soprano", mais le scénar tient la route, la direction d'acteurs est intéressante et ça se laisse voir sans déplaisir. Dans la veine timide et pataude de "Cop land", Stallone – de vingt ans trop âgé pour son rôle – est touchant et parfois même capable d'émotion et si Stowe est uniformément survoltée, elle crée un personnage inattendu, loin de tout cliché. Et puis elle est bien mieux photographiée que dans "Nous étions soldats" par exemple ! Quant à Anthony Quinn, visiblement malade, la voix à peine audible, c'est son ultime apparition à l'écran et rien que cela augmente l'importance de sa prestation, comme Fonda dans "La maison du lac", Wayne dans "The shootist" ou plus récemment Walter Matthau dans "Hang up" où sa mort à l'écran se confondait avec l'annonce de son réel décès.

La réalisation est faiblarde, fonctionnelle, certaines scènes sont burlesques (le cadavre flatulent), d'autres réalistes, d'autres encore totalement ratées (Stowe faisant mourir le vieux mafieux d'un infarctus en se déshabillant : lamentable !), mais "Avenging Angelo" demeure sympathique, sans qu'on sache bien pourquoi. Disons que ça vaut un peu plus de trois et un peu moins de quatre…

Aïe ! Stallone et Stowe, les deux pires publicités ambulantes pour la chirurgie plastique dans une comédie mafieuse ? Je crains le pire ! Qui peut me dire si j'ai raison d'avoir peur ? Mon petit faible pour l'immense Anthony Quinn me pousserait à être tenté, mais les deux "stars" has beens me font douter…

Le principe est sympathique mais le film au final est plombé par un jeu survolté, excessif et surtout hystérique d'une Madeleine Stowe qu'on a rarement vu comme ça. Rarement on l'a vu dans ce registre là et rarement on l'a vu avec cette apparence là. On sent qu'elle a fait un séjour chez Nip/Tuck, sous le scalpel de la chirurgie esthétique, rivalisant à ce niveau avec une Meg Ryan.

La mise en scène est d'une rare insignifiance. Elle joue, comme on s'en sera douté, la carte de l'excès, de la vitesse en espérant donner au film un rythme qu'il n'arrive pas à trouver.

On retiendra toutefois de ce film le duo constitué de Anthony Quinn et de Sylvester Stallone. Quinn est fidèle à lui-même, sympathique, touchant et classe. Sylvester Stallone fait part d'une bonne intelligence de jeu, se mettant au maximum en retrait par rapport à la folie de Madeleine Stowe.

A voir ce film, on se dit qu'on est loin de Lune rouge et de Copland…