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Le chef-d'oeuvre de Zamiatine avec Huppert !!


De Arca1943, le 16 novembre 2008 à 02:31

Deux ans plus tard, toujours pas d'Inondation. Fan de monsieur Zamiatine autant que de madame Huppert, je relance cette pétition.


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De Arca1943, le 14 mai 2006 à 19:02

Je suis bien content d'apprendre que «L'inondation», chef-d'oeuvre de la littérature russe au 20ème siècle, a été porté à l'écran avec Isabelle Huppert dans le rôle principal.

Yevgueny (rebaptisé en France Eugène) Zamiatine est connu pour son roman «Nous autres», qui est en fait le premier roman anti-utopique du XXème siècle et l'un des meilleurs livres de science-fiction jamais écrits. (LE meilleur, disait même Ursula Le Guin). Tant le «Brave New World» d'Aldous Huxley que le «1984» de Orwell doivent beaucoup à ce livre, d'une part; mais aussi certains auteurs de science-fiction d'Europe de l'Est, comme Karel Capek ou Stanislaw Lem.

J'ai lu les ultra-brefs «Petits contes de Theta» dans Le Livre d'or de la science-fiction russe (ou était-ce d'Europe de l'Est en général?) présenté par Darko Suvin. Deux à trois pages chacun, pas plus. «Nous autres» fait 215 pages tout juste, en assez gros caractères, découpé en une série de courts chapitres de cinq à dix pages. C'est extraordinairement ramassé, synthétique. En plus c'est d'un humour dévastateur digne de Jonathan Swift. En plus c'est écrit en 1920, seulement trois ans après la Révolution de 1917. Le livre a été interdit en URSS pendant 60 ans et son auteur dut s'exiler, ou plus exactement il put, contrairement à d'autres, s'exiler, notamment parce que Gorki avait intercédé auprès de Staline. Voilà comment on retrouve notre homme en 1936 scénariste à Paris pour Les Bas-fonds.

Je connais aussi deux romans de Zamiatine dans un style encore plus bref : «Le récit du plus important» et «L'Inondation», 100 pages chacun environ, aux antipodes l'un de l'autre. Autant le premier est de la littérature d'avant-garde, une expérience stylistique haut de gamme, apparenté au constructivisme, avec des morceaux de bravoure tel ce moment de la Révolution russe décrit du point de vue d'une chenille sic, autant le second est d'une limpidité fluide à faire pâlir d'envie Simenon en personne, fondé sur l'observation des caractères, des passions et du drame qui en découle.

Un récit prenant qui a la simplicité et la solidité des meilleurs classiques, à ranger à côté des grands conteurs comme Gogol. J'espère que les auteurs du film ont compris qu'ils devaient faire bref : Zamiatine, c'est l'homme qui découvre un raccourci à chaque mot.


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