C'est une réussite à tous les niveaux. Le scénario fait preuve d'originalité: il s'agit d'un suspens bactériologique où un flic et un médecin recherchent des malfrats qui non seulement ont commis un meurtre mais en outre risquent de transmettre la peste à tout le pays…
C'est bien mené et bien photographié: le noir et blanc est superbe. Le style réaliste des productions de la Fox se marie bien avec les préoccupations politiques et sociales du cinéaste. Même les cinéphiles qui d'habitude n'aiment pas le style psychologique et paroxystique de Kazan peuvent apprécier cette oeuvre tendue et nerveuse.
Comme le fait remarquer Patrick Brion dans le bonus du dvd édité en 2005 par Carlotta, le message véhiculé ici est formidablement riche et ambigü: cette peste noire est peut-être une allégorie du maccarthysme. A moins qu'il ne s'agisse du communisme vu qu'elle est transmise par des immigrés d'Europe de l'est…
Dommage que les scènes entre le docteur Reed Richard Widmark (excellent dans un rôle positif) et sa femme Barbara Bel Geddes soient aussi nunuches. Elles ressemblent à une concession du studio pour adoucir un ensemble âpre. Ce sont ces séquences qui empêchent le film d'être un chef-d'oeuvre.
Enfin, Panique dans la rue est un événement cinématographique majeur en ceci qu'il marque les débuts d'un acteur hors-normes à la gueule inoubliable: Jack Palance.
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