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Voici les derniers messages de ce forum :

Siegel


De Steve Mcqueen, le 6 mars 2011 à 15:49
Note du film : 6/6

Bonjour Jipi… Je n'ai pas vu Une certaine rencontre mais vous me donnez envie de le visionner si l'occasion se présente.

Vous avez totalement raison en ce qui concerne les seconds rôles du grand Steve Mcqueen : il vole la vedette à Sinatra dans La proie des vautours, et dans Les sept mercenaires il est éblouissant. A noter que Mcqueen et Bronson n'arrêtaient pas de se chamailler sur le tournage, chacun essayant d'obtenir les meilleures scènes !

Steve est en effet un acteur exceptionnel. Instinctif, il joue la moindre scène comme si sa vie en dépendait . Par un simple regard, il donne du corps à son personnage, il introduit une faille, une hésitation.

Allez, quelques scènes gravées à jamais dans ma mémoire :

Steve tué à la fin de L'enfer est pour les héros , dans un geste suicidaire qui n'a plus rien d'héroique ( comme si son personnage, dégoûté par lui même, avait atteint son point de non-retour); Steve, moderne Sisyphe, qui lutte pour sa liberté dans Papillon ; Steve piégé par les barbelés allemands, après une folle course en moto dans La grande évasion

C'est un individualiste généreux, un misanthrope qui se laisse aller à l'amitié, bref une légende du cinéma taillée dans le granit…


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De jipi, le 6 mars 2011 à 12:59

Bonjour Steve Mcquenn Comme vous j'aime beaucoup ce comédien avec une tendresse particulière pour certainement l'un de ses films le plus décalé. Une certaine rencontre avec Nathalie Wood film de 1963 que j'ai vu en salle adolescent et qui m'a laissé un ressenti important. Bizarrement je le préfère bien souvent dans ses seconds rôles tels que la proie des vautours et les sept mercenaires ou je trouve son impact bien qu'en retrait très important.


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Critique


De dumbledore, le 24 septembre 2003 à 10:28
Note du film : 6/6

Si l'enfer est pour les héros, le paradis est pour… -S'il fallait choisir un trio de réalisateurs de films de guerre, ce serait un exercice assez évident : Samuel Fuller, Robert Aldrich et Don Siegel. Tous trois partagent la même vision de la guerre, tout d'abord comme fondamentalement une absurdité humaine, mais aussi un lieu dans lequel l'humain se révèle à lui-même. Pour les trois, les héros sont des monstres de guerre, des mutants mi-humains mi-machines à tuer. Leurs personnages ne sont pas des John Wayne qui vont commettre les plus beaux actes de bravoure et rentrer, une fois la guerre finie, tranquillement chez eux recevoir la gloire et une vie heureuse et sans problème. Ce serait même l'inverse. Leurs héros sont des hommes qui ont été trop loin dans leur métier de tuer, ayant franchi la ligne d'ombre. Ils savent ou ils pressentent qu'ils ne pourront plus revenir en arrière. N'ayant pas de futur, étant parfait à tuer, ils peuvent s'affranchir de la peur, de la réticence et aller. Déjà morts, ils ne peuvent qu'espérer un repos.

L'enfer pour les héros est un modèle du genre. Le héros, c'est Steve MacQueen, mais un Steve McQueen, comme on n'en a jamais vu, incarnant un personnage purement conradien. Il vient d'abord de nulle part, sorti de l'ombre. Apprenant que la guerre est finie, il comprend que lui aussi est fini et sombre dans un début d'autodestruction (ne tenant pas compte des ordres et risquant la cour martial, se saoulant, etc). Heureusement (sic) la guerre n'est pas finie! Il revit, monté sur ressort. Le travail physique de l'acteur est somptueux et rarement, on aura vu dans des films hollywoodien un tel soldat, joué de cette manière, très félin, très réactif, avec un regard halluciné mais en même lourd, un regard mort. Ses actions sont également inhabituelles, puisque loin de faire preuve de génie dans l'action, il est tout de même responsable de la mort de deux personnes dans un commando inutile et qui tourne en Berezina. Encore, une fois, ce n'est pas John Wayne. Même la fin du film bisote l'héroïsme. Tout d'abord parce que vu leur nombre, son action en solo n'était pas vitale pour l'issu du combat qui, nous le voyons, continue après sa mort de la même qu'avant. Et surtout, son geste est ridicule et la mise en scène le montre très bien, en un plan assez génial du comédien éberlué. On l'a vu traverser toute les lignes, réussir à mettre la bombe dans le blockhaus, et tout bonnement, les mecs à l'intérieur relance la bombe dehors, comme une vulgaire boulette de papier. La tête que fait alors Steve McQueen, est géniale: il n'y croit pas! Il ne croit pas que l'ennemi puisse de se débarrasser si facilement de tout son acte. De nouveau, le ridicule de la guerre. Bien évidemment, et malheureusement, il y a un sursaut ultime qui finit l'histoire en un happy end de consensus. Qu'importe, l'idée est là, et c'est ce qui compte.

La mise en scène est évidemment de toute beauté. Pas de fioriture, pas de romantisme ou de lyrisme: la caméra est tout simplement là, dans l'action, sur les visages des hommes qui craquent ou qui se battent. Pas par impudeur, non, la caméra refuse simplement l'hypocrisie en voulant montrer la guerre à travers les réactions des personnes qui la vivent.

Plusieurs scènes sont particulièrement impressionnantes. On retiendra surtout la bataille finale évidemment, avec une utilisation intelligente des plans larges qui montrent l'étendue de l'action et la caractère de fourmi de l'individu, allant par là à l'encontre du concept du héros qui sauve toute la bataille par son simple geste à lui.

Signalons pour finir la présence de James Coburn dans un de ses premiers rôles, lui aussi très étonnant dans ce personnage diffus, très timide et intériorisé.


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