Coppola filme -avec maestria- une représentation mentale de l'univers, celle de deux marginaux de Tulsa, ville moyenne des Etats-Unis.

Cet univers, en noir et blanc, – avec quelques touches de couleurs pour marquer des visions fugaces -, possède des caractéristiques spatiales, temporelles, et sociales qui lui sont propres.

Pour représenter celui-ci, Coppola crée de toute pièce un langage cinématographique original, qui utilise un ensemble de techniques développées par le courant expressionniste allemand (*) (angles de caméras, courtes focales, jeu des ombres et de la lumière,…) et qui reprend à son compte le langage symbolique du surréalisme (mots et images symboliques).

On peut aussi remarquer la répétition à outrance du mot 'Rusty James' tout au long du film (un nom prononcé avec respect par exemple trois fois lors des quatre premières phases du film), et qui renvoie globalement aux différentes perceptions qu'ont les membres de la communauté concernant le personnage principal.

Du très grand art, qui n'a peut-être pour seul défaut que de mettre mal à l'aise un spectateur non-averti.

(*) Une synthèse très claire sur ce courant peut-être consulté sur le site suivant :

http://teamalaide.free.fr/dossier_expressionnisme.htm

UN CHEF D'OEUVRE absolu !!!!!

Merveille esthétique où plânent le fantôme de James Dean et une nostalgie morbide absente de "Outsiders". Le film doit beaucoup à Rourke, encore jeune et énergétique, dans un rôle de loubard mythique, condamné à mort. En regardant bien, on aperçoit aussi Nicolas Cage, Laurence Fishburne et Chris Penn. Le zone 1 était correct, sans plus (et 4/3), espérons au moins que le zone 2 offrira une image et un son "définitifs".