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thriller simpl(ist)e mais efficace


De verdun, le 3 juin 2020 à 19:17
Note du film : 4/6

Le réalisateur britannique Peter Collinson, disparu en 1980 à l'âge de 44 ans, est resté dans la mémoire des cinéphiles pour quelques superproductions, assez paresseuses d'ailleurs: Les baroudeurs avec Tony Curtis et Charles Bronson, une version de Dix petits nègres bien décevante malgré un casting prestigieux et surtout L'or se barre avec Michael Caine.

Collinson a également réalisé, dans la première moitié des années 70, plusieurs "thrillers" intimistes et cruels qui constituent sans doute la part la plus intéressante de son oeuvre: The Penthouse, Straight on Till Morning, Open season, La nuit de la peur et ce Fright, réédité récemment dans l'indispensable collection "Make my day" de Jean-Baptiste Thoret.

Fright, connu également chez nous sous le nom de "Thriller", ne s'embarrasse d'aucune subtilité. Le scénario est basique: une baby-sitter (Susan George), laissée seule dans une maison sinistre, doit affronter le père de l'enfant, un psychopathe (Ian Bannen) qui vient de s'échapper de l'asile. Mais quelques surprises sont au programme et la tension monte crescendo.

La réalisation de Peter Collinson ne fait pas non plus dans la dentelle mais on ne peut que louer son efficacité. Les personnages sont filmés à travers des barreaux, des grilles ou derrière des objets pour exprimer un sentiment d'enfermement. L'utilisation judicieuse de la profondeur de champ alterne avec les gros plans de visages en proie au doute et à la peur. Le montage se fait de plus en plus haché après un début des plus calmes. Le cinéaste a un talent indéniable pour instaurer une ambiance de malaise.

On ne peut que louer l'interprétation de la belle Susan George, qui annonce sa prestation quelques mois plus tard dans Les chiens de paille, le chef-d'oeuvre de Peckinpah.Honor Blackman est également parfaite dans le rôle de la mère de l'enfant. En revanche, le jeu de Ian Bannen, comédien choisi par les plus grands (Lumet, Huston, Aldrich) paraît ici quelque peu appuyé. Pas facile d'exprimer la folie furieuse sans trop en faire…

Fright est un thriller simple, voire simpliste, mais qui remplit parfaitement son contrat en réussissant à tenir en haleine le spectateur.

En outre, comme certains commentateurs l'ont noté, à commencer par Jean-Baptiste Thoret, le film de Collinson annonce avec quelque années d'avance, le slasher, ce genre qui, selon Wikipedia, "met systématiquement en scène les meurtres d’un tueur psychopathe, parfois défiguré ou masqué, qui élimine méthodiquement les membres d'un groupe de jeunes ou d'autres personnes, souvent à l’arme blanche".

Ainsi, Fright a d'évidentes similitudes avec une autre histoire de baby-sitter menacée par un psychopathe: La nuit des masques de John Carpenter, réalisé huit ans plus tard.


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