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Les nonnes diaboliques


De vincentp, le 20 décembre 2021 à 23:23
Note du film : 4/6

Oui, 4,5/6. Un très bon film de Jess Franco, basé sur une écriture cinématographique irréprochable, plans élaborés, costumes et décors soignés, dialogues et rythme travaillés, créant une poésie macabre avec des tonalités douces. Les personnages possèdent une psychologie et une épaisseur. Il s'agit d'un film bien particulier par son contenu (le diable a pris possession de nonnes situées dans un couvent) mais le cinéaste sait se placer en deçà des limites autorisées par la morale ou la censure pour produire une oeuvre dramatique de qualité. Edition blu-ray irréprochable de Artusfilms.


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De verdun, le 10 novembre 2021 à 12:27
Note du film : 4/6

Les démons fut réalisé en 1972, suite au triomphe des diables et d'autres films sur l'inquisition, notamment Le trône de feu du même Jésus Franco.

Sur le papier, il n'y avait pas grand chose à espérer de ce démarquage cheap du film de Ken Russell. Au final, il s'agit sans doute de l'une des plus belles réussites de Franco.

Jésus Franco reste Jésus Franco. Certains de ses péchés mignons sont donc au rendez-vous. Les zooms sont omniprésents. Les repères spatio-temporels sont bousculés et le scénario mélange joyeusement des noms de personnages de divers horizons puisqu'on retrouve le juge Jeffries du trône de feu mais aussi un Reinfield comme dans Dracula ou une Lady de Winter. Sans oublier les inévitables références au marquis de Sade. Quelques touches surréalistes apparaissent occasionnellement.

Et Jésus y va de plus en plus "franco" dans l'érotisme qui devient de plus en plus présent et explicite mais, fort heureusement, le cinéaste espagnol fait preuve dans ce domaine d'un talent supérieur aux tacherons qui exerçaient jadis sur M6 le dimanche soir. L'excellente musique rock psychédélique de Jean-Bernard Raiteux accompagne parfaitement ces longues scènes. Et les comédiennes sont toutes charmantes malgré un maquillage parfois surabondant et anachronique.

Mais contrairement à de nombreux films du cinéaste espagnol, Les démons ne se contente pas de créer une atmosphère et possède quelques qualités inhabituelles. Malgré un budget réduit, le film est très beau sur le plan visuel: les cadrages en cinémascope et les éclairages évoquent certains tableaux du XVIIe siècle espagnol. Les costumes et les décors n'ont rien à envier à des productions onéreuses.

Autre chose inhabituelle chez Franco, le scénario est dense et bien construit. Son propos est assez original: les éléments surnaturels sont prédominants. Une vieille sorcière, brûlée sur le bûcher, lance un anathème sur ses bourreaux: le juge Jeffries, la sadique Lady de Winter et son amant Renfield. Avant de mourir, elle leur déclare que ses deux filles la vengeront. Par ailleurs, le manichéisme n'est pas de rigueur: certes nous retrouvons une dénonciation de l'obscurantisme religieux et des crimes de l'inquisition qui n'a rien de nouveau, mais les ennemies des méchants juges sont de non moins redoutables sorcières, d'autant plus dangereuses que la beauté des actrices Anne Libert et Carmen Yazalde ne peut laisser personne indifférent.

Le rythme est soutenu, presque feuilletonesque, de sorte qu'on ne s'ennuie pas au cours des deux heures de projection. Enfin, la direction des acteurs est plus ferme qu'à l'accoutumée. Même si ce sont pour la plupart des comédiens habitués de l'écurie Franco, à commencer par Howard Vernon, excellent en astronome faussement respectable, ils sont tous parfaitement à leur place.

Même si son érotisme appuyé le réserve à un public averti, Les démons est l'un des films les plus accessibles, les plus soignés, et les plus intéressants du fantasque Jesus Franco. 4,5/6.


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