Evidemment ce petit film ne casse pas la baraque (oui, bon, ça c'est une mauvaise plaisanterie…), mais chaque fois que je le revois c'est avec une grande nostalgie. Et comme on retrouve une brochette d'acteurs espagnols habituels de cette époque, Landa, Larrañaga, Picazo, on se sent en famille.

José Luis Garci transmet remarquablement bien l'atmosphère de ces années de la transición, de l'émergence de la classe moyenne espagnole quand l'économie commençait à aller fort, et de son émerveillement de pouvoir accéder à un niveau de vie, ou plutôt à un style de vie, dont tout le monde rêvait à l'époque. La voiture, le chalé dans une des innombrables urbanisations de la sierra de Madrid, les "week-end" avec les amis ou collègues, les parties de paddle ou de golf entre voisins. Je retrouve “l'air du temps” de ces années dans cette ambiance calme mais sournoise et beaucoup de mes amis dans ces personnages. Sauf que de liberté: 0. Durant la fin de semaine se reproduisent exactement les mêmes situations hiérarchiques et les mesquinerie que durant la semaine de travail. Et une semaine après l'autre on retrouve les mêmes activités et relations ennuyeuses qu'on finit par ne plus supporter.

Et déjà Garci imagine que cette vie-là pourrait frustrante et vaine et que quelqu'un pourrait se rebeller… On peut rêver.