Des exégètes plus compétents que moi en matière de cinéma étasunien pourraient sans doute resituer Under 18 dans l'époque ; la crise de 1929 n'est sûrement pas sans incidence dans le climat général du film.
Deux univers. D'un côté, la famille méritante, mais au bord de la gêne de la jolie Marge (Marian Marsh), petite main chez le couturier français François (Paul Porcasi) et dont la sœur Elsie (Dorothy Appleby) est mariée avec le sympathique mais léger Alf (Norman Foster), professionnel du billard. De l'autre, le monde des riches viveurs, conduits par Raymond Harding (Warren William).Entre les deux, les jolies filles, petites actrices ou cover-girls, mannequins chez le couturier, à la cuisse légère et au cœur facile, dont le train de vie fait rêver Marge, au grand dam de son fiancé le courageux livreur Jimmy (Regis Toomey).
Après une dispute un peu vive, Elsie décide de divorcer d'Alf et Marge souhaite l'aider en lui procurant les 200$ nécessaires à la procédure. Après plusieurs tentatives d'emprunt, elle ne voit pas d'autre possibilité que d'aller que d'aller chercher l’argent auprès d’Harding qui l'a un peu plus tôt incidemment remarquée. En désespoir de cause, elle se rend à l'invitation que lui a faite le milliardaire de passer à une soirée.
C'est là que le film est assez intéressant : il est antérieur au fameux Code Hays, vertueux et pudibond, imposé dès 1934 et, sans aller bien loin dans le dénudement, il montre assez clairement une partie autour d'une piscine où l'abondance et la tenue des participants sont tout à faits édifiantes. Il y a même une scène où l'avilissement des girls gênerait presque : Harding, le maître de maison, lâche dans l'eau de la piscine un collier de perles et invite les filles à aller le récupérer : bagarre générale, tout le monde se jetant à l'eau.On passe les détails, d'autant que la fin de Under 18 est doucereuse et niaise. Harding n'est pas tout à fait le vilain débauché que l'on craignait qu'il soit, la vertu de Marge sera sauve, elle se mariera avec Jimmy et sa sœur et son beau-frère se réconcilieront après que Alf aura gagné un important tournoi de billard.
Cela dit, il y a de l'inventivité et des dialogues amusants, un certain cynisme, aussi, dans les situations. Beaucoup de rythme, aussi et le plaisir de découvrir un intérieur de nabab 1930… Ce devait être un film de série, mais assez plaisant.
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