Hong Sang-Soo est l'auteur d'une oeuvre prolifique (près de 30 long-métrages depuis 1996) et de qualité sans doute inégale (Seule sur la plage la nuit nous semblant totalement raté par exemple). Un jour avec, un jour sans également appelé "Right Now, Wrong Then" (daté de 2015) fait partie du bon versant, étant une oeuvre sans conteste à la fois très créative et totalement accomplie. Ce type de cinéma s'épanouit auprès d'un public instruit et urbain, en volume très réduit (simplement quelques dizaines de milliers de spectateurs), mais au-delà de son pays d'origine, flambant régulièrement en festivals, notamment à Cannes dans différentes sélections. Un jour avec, un jour sans (2015) a obtenu par exemple le Léopard d'Or du festival de Locarno, figure à la 15° place des meilleurs films coréens selon https://www.koreanscreen.com/, et également selon "Timeout", ce qui est un bon indicateur de sa qualité artistique reconnue.

Un jour avec, un jour sans déroule une histoire toute simple en apparence, un metteur en scène de fiction rencontrant par hasard une jeune peintre, une discussion s'engageant. Derrière la simplicité de façade, un dispositif cinématographique sophistiqué, reposant sur un scénario très élaboré (on ne dévoilera rien), des plans efficaces et une photographie et un éclairage de toute beauté. Alors oui, se dit-on, la vie c'est bien ça, des rencontres fortuites, une sociabilisation qui s'engage, et des choix décidés, subis ou imposés notamment dans la sphère sentimentale. De l'émotion lors des séparations inévitables. Hong Sang-Soo est un héritier de différents cinéastes, dont Ozu et Eric Rohmer, mais le résultat est personnel et original, creusant des sillons différents de ceux de ses prédécesseurs. Comme pour ses illustres confrères, les personnages de Hong Sang-Soo possèdent une épaisseur, devenant au terme du récit des figures iconiques.

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