Un beau film, ingénieusement bâti (à partir d'un seul plan virtuose de 95 minutes). La prouesse technique est indéniable, même si les mouvements de caméras incessants peuvent parfois donner un début de tournis (lors de la valse finale, par exemple). Idem pour la perfomance artistique : la reconstitution vivante des tableaux historiques est très réussie.

Des prouesses au service d'idées fort intelligentes et bien argumentées par l'image et le son : un lien intangible est ainsi établi, entre le musée de l'Ermitage, les arts qu'il intègre en son sein -musique, sculpture, peinture, architecture- et l'âme russe éternelle. Sokourov tend à montrer le caractère immuable d'un pouvoir politique fort dans son pays, aux mains de quelques-uns, entourés par leur cour. Mais aussi l'appartenance évidente de la Russie à l'Europe (partageant avec celle-ci valeurs, histoire, culture, et nombre d'us et coutumes).

Un film à découvrir, qui plaira tout particulièrement aux inconditionnels de La ronde de Max Ophüls tant L'arche russe s'en inspire sur le fond et la forme.