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La maman et la putain ..


De Tamatoa, le 5 mai 2014 à 21:06
Note du film : 4/6

"- Avant la fin du film, les gens se levaient et partaient, sachant très bien que l'Italie avait à rougir de sa conduite pendant l'occupation allemande. C'est la rage au cœur que j'ai réalisé ce film pour dénoncer cette Italie et ces Italiens qui dénonçaient à tour de bras !-" Mario Camerini

Je ne suis pas très porté cinéma italien, et encore moins politique de l'époque, mais hier au soir, au cinéma de minuit, je me suis laissé transporter par ce film prenant. Tous les acteurs étaient des inconnus pour moi, mais j'ai été très agréablement surpris par la qualité de leurs jeux respectifs. Et surtout, j'ai été assez subjugué par la beauté et la sensualité de cette actrice nommée Clara Calamai. On ne peut pas rester indifférent devant cette femme. Je suppose que les amateurs la connaissent et qu'elle a fait beaucoup pour le cinéma italien. Le contraire me surprendrait. Elle domine cette histoire de dénonciation dans un contexte politique donc très perturbé, et sa douceur, à notre grand dam, se heurte violemment à la vindicte des hommes, exacerbée par les manigances douteuses dont ils ne sont pas toujours très fiers. Et elle nous emmène, nous prend par la main avec force et velours, combattre ses doutes envers ceux qui tombent de leur piédestal. Elle est magistrale ! surtout quand cette beauté oublie sa fragilité pour donner la punition finale. Elle le devait bien à l'homme qu'elle a trahi. Parce que c'est une femme avant tout, Gina

Mario Camérini dit avoir fait ce film pour dénoncer les dénonciateurs. Bien sûr, c'est le sujet qui domine mais si les gens supportaient mal de se voir montrer du doigt par l'un des leurs, peut-être sont-ils passés à côté d'un autre message quand même délivré par le metteur en scène. La guerre, oui. Dénoncée de façon virulente avec force gestes et volutes de mains. La lâcheté de certains, bien sûr. Mais il est un sujet que Camérini évoque tout le long : l'amour de la mère ! Car ce qui sauvera Bruno, Andrea Checchi, autre acteur formidable dans sa simplicité, c'est bien l'amour qu'il porte à la mamma. En cela, il me rappelle les écrits de Romain Gary dans La promesse de l'aube. L'amour qui vient après celui de la mère n'est que condoléances… Et cet acteur nous renvoie ce livre en mémoire tant il fait la différence, en ces temps sinistres, entre celle qu'il croyait aimer et celle qui lui a donné la vie. Il a aimé Gina. Elle l'a trahi. Tout le monde trahi autour de lui. C'est la guerre… Alors sa mère, comme un refuge que le conflit n'atteindra pas. On se plait à penser pendant ce film, qu'il aurait pu porter un autre titre. Maman, la plus belle du monde ou un truc dans ce goût là. Mais il est vrai que la politique et la résistance prennent quand même leurs aises dans cette œuvre. Mais j'ai pensé que pour un film fait avec la rage au cœur, donc, le réalisateur a beaucoup insisté sur cet amour maternel. A moins que ce soit une constante dans le cinéma Italien mais je n'ai pas assez de recul pour en parler..

En tous cas, c'est un film qui ne laisse pas indifférent, fort bien agencé et magistralement interprété. Avec donc, ce curieux mélange de genres. Une belle surprise.


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