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Déception


De verdun, le 29 janvier 2022 à 12:39
Note du film : 2/6

Voici un curieux cas, celui d'un film qui s'autodétruit en cours de route alors qu'initialement tout avait été réuni pour en faire une grande réussite.

Car Passeur d'hommes bénéficiait sur le papier de deux énormes atouts. D'une part, l'histoire est puissante: pendant la Seconde Guerre mondiale, un berger basque taciturne se voit confier par la résistance la lourde tâche d'escorter à travers les Pyrénées un scientifique et sa famille traqués par un nazi sadique. D'autre part, un sacré casting a été réuni par les producteurs: Anthony Quinn joue le berger, les membres de la résistance sont interprétés par Michael Lonsdale et Marcel Bozzuffi, le scientifique est incarné par James Mason, tandis que Patricia Neal joue le rôle de sa femme et Kay Lenz (Breezy) celui de sa fille. On retrouve également Christopher Lee, assez crédible en gitan.

De fait, la première demi-heure de Passeur d'hommes est réussie et laisse présager du meilleur. Et puis patratas, le désastre arrive. J.Lee Thompson semble abandonner la direction de son film qui sombre peu à peu. Le réalisateur laisse Malcolm McDowell, à qui a été confié le rôle caricatural du méchant nazi de service, se livrer à un numéro de cabotinage insensé. Déjà pas hyper crédible en SS germanique, l'acteur de Orange mécanique fait n'importe quoi, et relègue au second rang les excellents Quinn et Mason, à qui une portion congrue est laissée. Le point culminant est un gag susceptible de faire passer Max Pecas et Fabien Onteniente pour des disciples de Bergman et Tarkovski: le SS se déshabille pour faire l'amour avec Pietra (Kay Lenz) et exhibe un slip muni d'une croix gammé…

Évidemment la crédibilité de Passeur d'hommes ne s'en remettra pas, d'autant plus que le récit, plombé par un montage erratique inhérent aux films tardifs de J. Lee Thompson, devient de plus en plus décousu. A cet égard la scène finale est éloquente. Par ailleurs, les auteurs auraient pu nous épargner certaines scènes de violence gratuite qui renforcent le mauvais goût ambiant. C'est dommage car jusqu'à la fin il y a de beaux paysages pyrénéens et quelques scènes réussies à l'instar du depart de Patricia Neal.

Passeur d'hommes offre le cas d'un film prometteur qui se saborde curieusement en cours de route alors qu'il aurait dû être bon voire excellent.


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