Grand chef-opérateur officiant sur quelques uns des plus beaux films anglais du début des années 60 tels Les chemins de la haute ville, Samedi soir et dimanche matin ou encore Les innocents, Freddie Francis passa à la réalisation avec un bonheur inégal. Se spécialisant dans le fantastique, on lui doit aussi bien Trog, l'un des pires nanars jamais tournés que de petits bijoux comme La chair du diable ou "Histoires d'outre-tombe". Après cette carrière de metteur en scène, il repris son poste de chef-opérateur pour des films remarquables comme Elephant man ou La maîtresse du lieutenant français.

Paranoïaque est l'une des premières mises en scène de Francis, pour le compte de la Hammer, studio pour lequel il tourna à plusieurs reprises.

Au niveau de la mise en scène pure, le film est une belle réussite: belle photo en scope noir et blanc, précision et originalité des cadrages, découpage rigoureux. Et aussi étrange que celà puisse paraître, ce ne fut pas toujours le cas pour les réalisations de ce grand homme d'image qu'était Francis.

Hélas, l'interprétation est assez faible, à l'exception d'un Oliver Reed dans l'un de ses premiers grands rôles, celui d'un alcoolique, ce qui lui va bien, surtout connaissant le penchant du comédien pour la boisson jusqu'à son décès en plein tournage de Gladiator.

Mais là où le bât blesse, c'est au niveau du scénario, une mécanique emplie de lieux communs, qui intrigue dans un premier temps mais dont la résolution se révèle finalement bien décevante, marchant sur les brisées de Psychose.

Le film reste cependant un agréable petit thriller de série B.