Au sortir de la guerre de Sécession, un prisonnier évadé (Jim Brown) découvre que le fort d'El Condor renferme la fortune du Mexique. Il s'associe avec un prospecteur d'or (Lee Van Cleef) et s'entoure d'Apaches pour s'emparer du trésor.

El condor fait partie de ces westerns américains du début des années 1970 qui essayaient de donner un nouveau souffle au genre en récupérant toutes les recettes du "spaghetti". Ainsi, le tournage a eu lieu en Espagne à Almeria, on a confié le rôle principal à Lee Van Cleef, on a rajouté du sexe, de la violence et du cynisme.

C'est un film dépourvu d'originalité et de profondeur. Le scénario constitue une énième variation, sur fond de révolution mexicaine, sur le thème de Vera Cruz. Maurice Jarre lui non plus ne s'est pas foulé; sa partition est dans la lignée de celles qu'il avait précédemment composées pour Les professionnels ou Villa rides.

L'interprétation est inégale. Dans un rôle plus léger qu'à l'accoutumée, Lee Van Cleef est excellent mais l'alchimie avec son partenaire Jim Brown ne se fait pas. Dans le rôle du méchant de service, Patrick O'Neal peine à convaincre mais il faut reconnaître que son personnage apparaît sous-écrit.

Pourtant je dois avouer que je me suis bien amusé devant ce film si ordinaire.

La réalisation de John Guillermin est très efficace. Les scènes d'action sont parfaitement réglées: les cascades équestres et les effets pyrotechniques sont même, ponctuellement, assez impressionnants. Le décor de la forteresse qui donne son nom au film est très réussi.

On s'amuse grâce à l'humour, une absence de prétention et grâce au cabotinage d'un Lee Van Cleef très en forme. On appréciera aussi la note d'érotisme fournie par une Marianna Hill très.. en formes.

La fin assez abrupte et désenchantée contribue à faire de El condor un film étrangement attachant à mes yeux. 3,5/6.