Sam Laker (Frank Sinatra) est un industriel américain qui travaille en Grande-Bretagne. Il se rend avec son fils de dix ans à un salon en Allemagne de l'Ouest. Mais un agent des services secrets britanniques, Slattery (Peter Vaughan), l'oblige à commettre un assassinat.

Chantage au meurtre est un thriller d'espionnage sorti en 1967. Il était présenté hier soir à la cinémathèque française dans le cadre d'une soirée consacrée aux raretés de la Warner et a été diversement apprécié par le public présent.

Pour ma part, j'ai beaucoup aimé ce film.

Certes on peut être agacé par le caractère inutilement alambiqué de l'intrigue mais c'est le cas de la majeure partie des films d'espionnage "sérieux" sortis à la même époque, à commencer par le plus grand de tous: La lettre du Kremlin.

Certes la fin est étrangement expédiée.

Certes on peut être agacé par le style tape à l'oeil du réalisateur Sidney Furie, révélé en 1965 par IPCRESS, danger immédiat, qui consiste à multiplier les cadrages insolites et biscornus qui mettent des objets au premier plan.

Pourtant Chantage au meurtre réussit à instiller un climat angoissant qui réussit à souligner le cynisme et la froideur du monde des services secrets.

Bien entouré par de brillants seconds rôles anglais, Frank Sinatra fournit une de ses meilleures prestations, à la fois sobre et intense.

Chantage au meurtre est un film rare, jamais édité en dvd et jamais diffusé depuis un passage dans le cinéma de quartier de Jean-Pierre Dionnet en 2003. Il n'est pourtant pas inférieur au célébré IPCRESS, hormis la musique trop mélodramatique de Harry Sukman qui n'égale pas celle de John Barry.

Un film de plus dont la rareté n'est pas justifiée.