Spectacle agréable, donc, mais à recommander seulement aux amateurs de ces films d'angoisse de second rayon.
John Gilling signe ici son premier film pour la Hammer et il montre déjà tout son talent. Le film est-il d'ailleurs une production Hammer ? On reconnaît les techniciens et acteurs habituels mais le nom du célèbre studio ne figure pas au générique…
Le scénario est une variation habile sur le thème vu et revu du Chat noir d'Edgar Allan Poe: un chat assiste au meurtre crapuleux de sa maîtresse par le mari de cette dernière, désireux de capter avec l'ensemble de sa famille un héritage lucratif. Mais, à l'instigation du réalisateur lui-même, le chat n'est pas seulement le témoin du meurtre mais aussi le vengeur de sa maîtresse bien aimée. Ce qui donne une dimension fantastique à ce qui aurait pu être un thriller ordinaire.
D'autres cinéastes comme Lucio Fulci ont échoué à faire du chat, animal mignon et sympathique une menace. Gilling, aidé par des dresseurs compétents, a réussi à faire du félin l'instrument de la vengeance de sa défunte propriétaire. Le ridicule est constamment évité, y compris lors de certains partis pris étranges comme les plans déformés censés illustrer ce que voit le chat.Le noir et blanc donne un cachet agréable à l'ensemble. L'intrigue est concise (75 minutes) et bien menée. Les indispensables Christopher Lee et Peter Cushing ne sont pas au générique mais le cinéphile n'a pas à s'en plaindre car les comédiens sont tous compétents: on retrouve l'excellent André Morell dans le rôle du grand méchant de l'histoire, et comme toujours on admirera la présence de la belle et talentueuse Barbara Shelley. L'humour noir à l'anglaise est présent lui-aussi.
Le spectre du chat est à la fois un thriller modeste et une franche réussite, originale et atypique, qui conclut mon année cinéphilique 2017 en beauté.
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