Ce film très ancien (1924) de Murnau vaut le détour pour la variété et la qualité des plans, le travail sur la lumière. Par la combinaison de ces éléments, l'hôtel dans lequel travaille le héros du film devient un véritable vaisseau de type Alien avec ses escaliers et couloirs interminables, plongés dans les ténèbres ou éclairés par une lumière aveuglante. Notre héros, qui évolue à l'origine sous les néons, plonge progressivement dans un monde de la pénombre. On mesure combien le metteur en scène allemand fut un précurseur en matière de mise en scène, bâtisseur d'univers à la fois réalistes et oniriques, qui frappent l'imagination du spectateur. Sur ce simple aspect, Le dernier des hommes est un chef d'œuvre évident.
Autre intérêt de ce film, mais moindre : l'étude des comportements sociaux. Deux bémols néanmoins: un scénario -larmoyant- qui ne fait pas dans la nuance, et le jeu de Emil Jannings, bibendum aux belles moustaches (Ah ! Les belles bacchantes), qui se trimbale, d'un bout à l'autre, courbé en deux comme un centenaire. Lequel personnage se battrait d'ailleurs aujourd'hui non pas pour conserver son poste de portier, mais bel et bien pour partir à la retraite, grâce à son quota légitimement acquis d'annuités de cotisation au régime vieillesse. Les temps ont bien changé !
L'aurore, Le dernier des hommes : Le cinéma par excellence ; une épure inépuisable comme le sont les chefs-d'oeuvre.
La pensée du cinéaste y apparaît riche, nourrie d oeuvres picturales, précise, sobre, profonde, ayant tout compris de l'âme humaine.
Cette pensée est filmée et "donnée à voir" : un grand bonheur, une émotion esthétique bouleversante !
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