3,6. Une copie restaurée de toute beauté, mettant en valeur les costumes et décors. La part politique du récit est bien traitée, avec peut-être Christopher Lee en tête des acteurs en terme de qualité d'interprétation. Globalement, Les trois mousquetaires ne tient pas ses promesses de départ, la partie parodique écrasant la part dramatique ou épique. On s'amuse quelques instants, on s'ennuie fortement surtout. Avec le passage du temps, ce film apparait inégal et fortement daté. Des idées originales de mise en scène de Richard Lester sont à relever (comme pour le final). C'est surtout le scénario qui pose problème.

Je réponds tardivement à Arca: On peut la revoir avec plaisir cette version des trois mousquetaires! Ou plutôt de la première partie du roman: de l'arrivée de D'Artagnan au bal des échevins. La seconde moitie sera traitée dans On l'appelait Milady.

Le spectateur peut toutefois s'agacer de l'omniprésence du burlesque. Ici tout est prétexte à des gags visuels pas toujours légers mais constamment inventifs.

Autre grief à faire: le tournage a eu lieu en Espagne et la péninsule ibérique, même déguisée, n'est pas l'hexagone. Du coup par moment le spectateur se sent plus dans l'Espagne de Velasquez que dans la France de Louis XIII.

Ceci dit, c'est une adaptation satisfaisante du roman de Dumas, surtout si on la compare avec les versions anglo-saxonnes récentes de Paul Anderson, de Peter Hyams et de Stephen Herek, toutes plus horribles les unes que les autres.

La réalisation ne manque ni de panache ni d'élégance. Le récit est enlevé et fidèle à la lettre au roman. Enfin une adaptation où Constance est bien l'épouse de Bonacieux et non sa fille ou sa nièce ! On appréciera aussi le réalisme des combats et de la reconstitution du XVII ème siècle dénuée de toute aseptisation.

Mais Les trois mousquetaires sauce Lester brille surtout par son casting. Michael York est un excellent D'Artagnan touchant et maladroit, Géraldine Chaplin une reine des plus gracieuses et Christopher Lee un Rochefort charismatique. On saluera des idées de casting audacieuses mais payantes: Oliver Reed en Athos plus corpulent que Porthos (Frank Finlay) et surtout, comme le soulignait Arca, un Charlton Heston aussi inattendu que brillant en Richelieu.