Eh bien, j'estime, moi que Brando est à découvrir dans ce ratage. Il ne joue pas à l'instinct selon son habitude mais sous la direction d'un despote qui lui dicte jusqu'au moindre froncement de sourcils. Il est donc intéressant de voir comment Brando se soumet à l'épreuve et ces étincelles fugaces qu'il en tire finalement.

Et puis n'était -ce pas une belle punition pour ce grand acteur qui, comme tout grand acteur, croyait pouvoir " tout jouer" ? Une carrière de comédien sans défi, c'est une route sans destination. C'est à la difficulté vaincue qu'on reconnait l'artiste, surtout si la bataille n'a pas laissé de trop visibles traces. Alors si brando était pour de bon ce comédien de génie qu'on l'a dit être, faire " la Comtesse de Hong – Kong " était de son devoir et aussi de ses moyens.

Enfin, ne soyons pas trop rudes avec l'ultime Chaplin. Un artiste de cette envergure est estimable pour tout ce qu'il a apporté, ses trésors et ses ratés. Ses trésors et SON raté. Car il n'en eut qu'un. Prenons l'ensemble et ne discutons pas.

D'ailleurs, quel grand cinéaste a vraiment réussi sa sortie ? Melville avec " Un flic" ? Wilder avec " Budy, Budy" ? Duvivier avec " Diaboliquement votre " ? Ford avec " frontière chinoise " ?

Bonne journée à tous

Philippe

Triste fin, en effet. Même la rencontre de deux opposées comme Loren et Tippi Hedren (duo qui avait à l'époque de quoi faire fantasmer) fait long feu. Quant à Brando, c'est le naufrage total. Revoyons plutôt Les lumières de la ville.