Et je l'aurais parié : Ennio de Concini est associé au projet ! Scénariste d'un Antonioni, d'un Maciste, d'un Risi, de plusieurs westerns, de toutes sortes de films plus ou moins bons, l'idée de départ du Dernier amant romantique est aussi de lui ! Ce n'est pas qu'il est un grand scénariste : mais un « personnage » typique de l'industrie d'alors, que j'imagine volontiers roublard. Zut, je ne retrouve plus dans ma documentation cette entrevue où Dino Risi parle de l'appartement de De Concini transformé en usine à scénarios : le peplum dans la chambre à coucher, le film d'auteur dans le salon, la comédie dans la cuisine…

il y a eu, à une époque – que je situerais entre 1955 et 1968 – toute une veine de films qui déroulaient une suite de numéros de music-hall, sur un argument très mince. Le prétexte était de présenter à un public qui y ouvrait de grands yeux l'infinie variété du monde, ce qui permettait de glisser, entre un trapéziste et un prestidigitateur, une strip-teaseuse ou une danseuse nue.

Le ton du commentaire était monocorde, d'une apparence distante. Ô, bon peuple plein de normalité, y disait-on, voyez comme le monde est étrange et plein de différences avec votre exploitation, agricole, votre bureau de mécanographie ou votre mercerie !. Et sur un ton un peu cafard, on ajoutait, en gros, Voyez comme des êtres singuliers, en rien critiquables, mais tout de même bien différents de vous, qui êtes le sel de la terre, passent des nuits débridées en compagnie de créatures à la lubricité révoltante, mais, au matin, apaisés, regagnent la douceur de leur foyer.

Nuits d'Europe, mais il y a eu aussi Nuits d'Amérique et je ne sais plus quelle prétendue exploration des Nuits de Paris ; un truc roublard, nullement déplaisant, à une heure où la télévision balbutiait.

Un vague souvenir, moins cynique et pervers que la série des films de Jacopetti, Mondo cane et ses suites.

j'aimerais bien en revoir un…