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mal ajustées...


De Gilou40, le 3 août 2011 à 00:43
Note du film : 2/6

DVD proposé dans un coffret Bourvil comprenant Les hussards, les culottes rouges et Les Arnaud.

Quelle drôle d'impression que donne la vision de ce film ! Un mauvais karma se met de suite en place. Une curieuse sensation de gêne …D'abord, "on connait". On a déjà vu ça quelque part. Alex Joffé a prit un shaker et nous a concocté un cocktail fait d'un tiers de La vache et le prisonnier, un gros tiers de La grande illusion et en avance de quatre ans, un tiers de La grande vadrouille. Et d'ailleurs, pour le premier tiers, on entend bien un prisonnier dire à un autre :"-Regagner la frontière avec une vache ? Et pourquoi pas ? Fernand a bien reussi, lui…-"

Une ènième histoire d'évasion, pourtant méticuleusement fouillée, mais avec des personnages assez lamentables. Dans La vache et le prisonnier, c'est notre oncle, notre cousin, un proche que l'on voit traverser la fôret noire avec sa vache. Dans La grande illusion, la rencontre du prolétaire et du juif, fuyant dans la neige et le froid, nous transporte d'émotion. Et dans La grande vadrouille, l'échange des chaussures sur la route nous fait sourire. Mais là, beaucoup de scènes déjà vues et mal, très mal rapportées à notre mémoire. Voir, par exemple les prisonniers comptés et qui changent et de place et de pantalons, mettant les gardiens dans tous leurs états. L'érrance des deux protagonistes sur la route, accompagnées de réparties qui tombent à plat. Et puis, nous n'aimont pas voir un Laurent Terzieff haineux, sans une once de magnanimité entrainer un Bourvil d'une lâcheté crade dans une évasion dont il n'avait que faire, étant aux petits soins des Allemands dans son stalag oû il officiait en tant que bedeau et régisseur pour le théâtre aux armées. La rencontre de ces deux personnages se fait de suite pénible, pesante, et cette perception durera jusqu'à la fin . Si Laurent Terzieff se montre particulièrement mauvais dans son rôle de mauvais homme, peut on dire que Bourvil en fasse autant ? Certes non, il est même très convaincant dans son emploi de pusillanime, mais on a que très rarement l'habitude de le voir ainsi. Peureux, oui souvent, mais toujours drôle. Ici, on a envie de lui filer des baffes pour qu'il réagisse face à son tortionnaire, et le mot n'est pas trop fort. Des scènes de violence nous font souffrir pour notre Bourvil et la hargne de son bourreau est inbuvable. Le noir et blanc accentue ce côté "prison". Et je ne sais pas si vous avez remarqué, mais chaque fois que Bourvil porte des lunettes dans ses films, son côté brave type nous émeut un peu plus. Sauf que dans le cas présent, le brave type est une larve finie et notre regard est impitoyable.

On ne peut pas dire que l'histoire soit bâclée. La vie à l'intérieur du camp est rigoureusement décrite. Beaucoup de longueurs, peut-être, concernant les numéros de danse produits par les soldats déguisés en femmes. D'oû la comparaison frappante et indiscutable avec La grande illusion. L'émotion en moins. Car ce qui provoquait un vrai trouble dans le film de Renoir ne fait naitre chez Joffé que la parodie ridicule.

L'évasion par elle même n'est pas improbable. Mais certains moments sont quand même un peu tirés par les cheveux. L'expédition de nos deux comparses n'engrange pas beaucoup de surprises. Et de plus, nous restons toujours avec ce sentiment de voir des pauvres types, chacun dans sa catégorie, collé au jugement. La fin nous réserve quand même une justice. Mais il est à signaler qu' un certain plagiat avec La vache et le prisonnier est pratiquement indéniable. Jusqu'à Bourvil se couchant sous le train pour s'enfuir… Ne manque que la vache.

Pas vraiment un mauvais film en soi, mais un quelque chose d'irrémédiablement malsain nous gâche notre plaisir…


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