4,5/6. Je serais un peu moins enthousiaste que Arca1943. Un film de qualité, c'est indéniable, avec une mise en scène très élaborée, insistant par exemple sur un facteur temps qui semble être arrêté. Les frères Taviani décrivent fort bien l'aristocratie italienne, en y introduisant des personnages -et des traits de caractère chez ces aristos- populaires. Mais des exagérations, un enchainement d'idées parfois assez curieux peuvent laisser sceptiques. Comment la jeune femme peut-elle par exemple ne pas reconnaitre son frère ?
C'est un film profondément italien (là est son intérêt majeur, à mon avis), qui rappelle des films de Bertolucci, Visconti (Senso), de Sica (Le Jardin des Finzi-Contini,…), Comencini (Casanova). Il met en lumière ce qui fait la spécificité de la culture de ce pays : des individus soignant leurs apparences physiques et vestimentaires pour se distinguer du peuple, et une certaine tendance à l'emphase, à l'outrance, à la volubilité, -qui semble aussi naturelle à leurs auteurs qu'une séance de sauna ou de naturisme pour des scandinaves-, et qui est retranscrite dans Allonsanfan via le cheminement du récit, et le style de la mise en scène.
Nb : il est clair que Arca1943 est totalement en phase avec cette représentation du monde très italienne, véhiculée par le cinéma. Surprenant pour un canadien ! J'apprécie le cinéma italien, pour ses qualités nombreuses, mais pour autant je ne partage pas forcément la vision du monde, les us et coutumes transalpines. A ce sujet, mon père, qui connait bien la culture italienne me disait avoir vu un député italien parler pendant plusieurs heures sans interruption -ce qui passe pour un exploit auprès de ses compatriotes- : ceci serait inimaginable en France. 1900 : c'est tout à fait cela !
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