Encore la technique des cellulos ici, mais avec une recherche graphique encore différente à chacun de ses films : Edouard Nazarov utilise ici le rendu de l'aquarelle pour des décors qui ne prennent qu'une partie du cadre, et ils se détachent bien du fond qui reste donc toujours blanc. Les personnages sont peints à la peinture à l'eau, et sont en osmose avec les textures des décors. Edouard Nazarov fait ici les décors, le scénario, et la réalisation. Ce parti-pris graphique sert bien le principe de narration faite de petits morceaux de vie successifs où l'on suit le personnage principal : Sidorov, seul et unique enfant d'une famille russe célèbre pour les exploits militaires du grand-père. C'est alerte et drôle, et l'animation est rapide et précise. Cette efficacité de l'ensemble où techniquement tout paraît facile, tout semble couler de source, est la marque d'un grand réalisateur qui maîtrise son art. On a l'impression, comme toujours chez eux, que rien ne manque et que rien n'est en trop.